Il pleut sur Compostelle et la fin de l’histoire...
Immobile j’attends, près du portail de gloire.
Massée sur le parvis, la foule m’exaspère,
Pourtant je dois rentrer dans la maison du Père.
Rencontrer l’éternel dans le temple chrétien,
Pour avoir avec lui un dernier entretien,
Discussion d’homme à Dieu, polémique entre pères,
Supplique d’un être que son Dieu désespère...
« Dans ce champ d’étoiles je ne suis que poussière
Mais en face de toi je me sens libre et fier,
Et si comme il se dit, l’humain est fait de boue,
Aujourd’hui je suis homme et je me tiens debout.
« Tu vois, auparavant jamais je n’ai marché,
Pourtant j’ai accompli ma part de ce marché
Ici, sur le plateau de la grande balance,
Je pose mes efforts, mes doutes, ma souffrance.
« J’ai achevé la tache assigné à l’humain,
A ton tour d’être Dieu, accepte mon chemin....
Essaye d’être juste et d’enfin mériter,
L’estime que certains paraissent te porter.
« Jadis de ton enfant tu fis le sacrifice,
Je ne te permets pas de faire avec mon fils,
Selon ta volonté, selon ton bon vouloir...
Jouer avec sa vie n’offre rien à ta gloire !
« Lors, je m’agenouille, pourtant cela me coûte,
Et je me dépouille pour qu’enfin tu m’écoutes !
J’oublie ma colère, j’offre mon désespoir,
Car tu es mon dernier... Non, mon unique espoir !
« Reçois la prière d’un triste patriarche,
Je t’en supplie mon Dieu, qu’un jour mon fils remarche ! »