Légères,elles se balancent,
Les voiles du bateau.
Au grès du vent,elles dansent,
Sur les vagues,sur les flots.
D’orgueuil,elles se gonflent
De brise douce et parfumée.
Elles poussent le bateau qui ronfle,
Vers sa lointaine destinée.
Dans le jour naissant,
Elles jouent de lumières.
Dans le soir couchant,
Elles se parent d’ombre-lierre.
Si la tempête se met à rugir,
Elles s’effraient et se replient.
Dans la bourrasque en délire,
Seul le tourmentin se déplie.
Quand le souffle est favorable,
Toutes,elles respirent.
Elles prennent du rable,
Et chacun les admire.
La brigantine,la perruche,la bonnette,
S’épanouissent sous la brise légère.
Fortune,hunier,trinquette,
Rivalisent de bon air.
Le spinnaker gonfle son ballon.
Les focs de toutes espèces,
Cacatois,misaine,perroquets,tel en un salon,
Donnent à la voilure ses lettres de noblesse.
La coque gémit de tout son long,
Quand l’alizé redouble d’effort.
La frégate s’élance en un formidable bond,
Vers l’horizon,tendu de tout son corps.
C’est une vision magnifique,
Que cet ensemble architectural.
Horizontales,verticales,obliques,
S’assemblant aux blanches voiles.
Un drapeau,se déformant lentement,
Flotte en haut du grand mât.
A l’arrière,le sillage brillant
Du déplacement,indique le pas.
C’est un appel aux voyages,
Que cette vision harmonieuse.
Image d’un autre âge,
Où l’air est pur et l’expédition hasardeuse.
Aventure humaine,de découvertes,
Vision lointaine de possessions offertes.