Aimela, mon texte précédent était nécessairement long, une explication claire l’imposait, je crois...
Aimela, tu aimes mon nez rouge, merci... ...ça m’ennuie un peu... Comment te convaincre que mes autres ‘moi’ sont également des ‘types fréquentables’ ?
Hé, bé Clo plus rien à dire crois-tu ? Voici une clownerie dans laquelle il y a des tas d’autres sottises à développer... hihi.
Où trouver le moyen de vaincre ses passions ? Demande le Maître.
Face à cette interrogation existentielle j’ai été voir mon médium. Lors d’une séance de spiritisme aussi pénible que périlleuse (que ne ferais-je pour ces dames), nous avons, au bout de longues et fastidieuses négociations avec Simone qui l’avait réquisitionné à la cuisine, nous avons enfin pu parler avec l’esprit de Jean-Paul. En effet, qui mieux que Sartre allait pouvoir m’éclairer ? N’est-il pas un des plus brillants philosophe d’une autre époque ?
La réponse fut sèche, brève et immédiate (Quand je vous disais qu’il est fort ! Le ton était-il du au fait qu’il essuyait la vaisselle ? Pouvait-on faire un parallèle collatéral de cause à effet avec la déshydratation de son discours ? Nagions-nous en plein surréalisme existentiel ? Nous avons du nous résoudre à accepter le constat sans pouvoir l’expliquer, car voyez-vous, l’au-delà a des voies aussi glissantes qu’impénétrables...).
J’entends encore sa voix semblant émerger de ses grosses lunettes noires, lui faisant des yeux plus ronds que doux (bizarre d’ailleurs de constater que lorsque nous seront morts, le paradis tant promis ne changera pas nos défectuosités, nous resterons, pour ceux qui le sont, grands, poilus, gros, myopes, chauves, passionnés et gourmands..).
Sa voix, survenue de nulle part, comme un aigle noir, qui déclarait : "Tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces !"
Sacré farceur de Jean-Paul ! On ne le dirait pas à le voir... et pourtant... qu’est-ce qu’elle doit se marrer la mère Simone avec ce zig..!
Cette réponse vous semble peut-être inutile, mais pas tant que cela : "ça me fait une belle jambe, c’est déjà ça de gagné", me dis-je en aparté pour ne pas heurter le maître soixante du génie.
Satisfait d’avoir obtenu un nouveau sujet de réflexion, nous décid-âmes mon égo, mon moi et mon émoi, de poursuivre notre quête et requêtes spirituelles* au moyen du même médium. (* sont marrant ces fantômes, toujours un dernier mot pour se moquer de ceux qui n’ont pas la chance d’être débarrassé de leur vielle carcasse dépouilleuse et des ennuis y assortis).
Vaincre ses passions... mais pourquoi diable se poser tant de questions..? Pfffff !
La passion risquerait-elle de nous perdre ? Mais en même temps pouvons-nous réellement nous considérer perdu dès lors qu’il nous reste tant à découvrir ? (en nous aussi). Peut-on réellement découvrir sans curiosité et la curiosité n’implique-t-elle pas un minimum de passion ?
Est-ce l’ignorance de ce que nous sommes qui fait la force de nos passions ? L’envie de se mesurer à soi, de se dépasser, de se connaître ? Mais alors, la recherche de l’amour se résumerait-elle à apprendre à s’aimer soi ?
Ca y-est, je commence à débloquer à mon tour au contact de ces ectoplasmes déformant le spectre de ma conscience... la réalité prenant, soudainement, une nouvelle dimension hallucinante... Satanés Zombies ! Ou bien est-ce cette étrange fristouille de champignons que cet aruspice aztèque m’a offert à l’apéro ?
A propos de voyance et de ‘vision’, un extralucide n’est pas forcément clairvoyant dès lors qu’il peut être myope et nous aveugler de mirages, non ?
Dans le cas présent, son effet était plutôt kaléidoscopique... à l’instar de ce texte, ma tête semblait éclater dans toutes les directions. (je crois que cette bafouille reflète bien cela, non ? hihi).
A propos de lumière, d’orgueil, et d’humilité, pour retrouver, tant qu’on y est et pourquoi pas, notre ami Patrick ‘G’ (que la Force soit avec lui aussi) : n’est-il pas évident que "les hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller" ? (Friedrich Nietzsche). "On peut répandre la lumière de deux façons : être la bougie, ou le miroir qui la reflète" rétorque l’ineffable Edith Wharton, à Fritz... Moi qui suis papillon de nuit suicidaire, faudra que je fasse gaffe... faudrait pas que j’ailles me briser la trompe (rouge) sur le miroir... hihi
Mais revenons à notre passion, les moutons. Heu, non, à la passion : Et quoi !? Lorsque le temps viendra de se souvenir, ne vaut-il pas mieux se remémorer l’adrénaline des fruits de la passion plutôt que les infusions-tilleul bues seul dans un jardin clôturé aux visites impromptues ? Une question s’associe ici aussi : ‘se souvenir’ est-ce le premier pas vers ‘se comprendre’ ? Un autre du même tenant ? "Un homme n’est vieux que quand les regrets ont pris chez lui la place des rêves" (John Barrymore).
Je vous laisse à vos réflexions, je continue mes élucubrations... chacun sa croix voulez-vous, et l’église sera bien gardée au milieu des moutons ! Je suis unique, ne l’oubliez jamais, vous êtes uniques, sachez le, et acceptons une bonne fois pour toute que tout ce qui se ressemble n’est pas identique et n’est pas obligé de s’assembler !
C’est vrai quoi, à la fin, sous prétexte que je souris, malgré tout, certain(e)s osent ne pas me prendre au sérieux ? Préjugés impatients et prématurés, faites attention à cela... avant de dire qu’un grain de poivre est ‘rikiki’, goûtez le ! Là vous aurez une réelle perception de ce qu’il peut-être au delà des apparences et de sa modestie naturelle !
Pour en revenir aux choses sérieuses, c’est fou tout ce que j’ai pu apprendre dans cet initiatique périple @stral, dans cet état vibratoire, que vous connaissez aussi, où notre conscience, l’inconsciente, sort du corps pour s’envoler fièrement au côté de Peter Pan, survoler le monde des fourmis et des ‘faucheux’... Dans ces conditions, avouez, dur-dur de trouver la force de vaincre ses passions pour réintégrer ce corps fatigué.
On se dit qu’on préfèrerait perdre sa raison que de se perdre en elle au point de ne plus se trouver de passion... Ne vaut-il pas, comme le prétend Alexandre Jardin, "mieux se perdre dans la passion plutôt que de la perdre ‘elle’ ?" (la passion) (et ‘elle’, la fille, tant qu’on y est, dans les deux sens de ‘elle’ si vous voulez, c’est pas interdit, c’est une métaphore giratoire à double carburateur, on peut passer de l’une à l’autre, rien ne l’empêche, mais j’arrête ici ce charabia, pour reprendre l’autre, vous suivez ?).
Que voulez-vous, j’essaye de rester sérieux, mais j’ai du mal à tenir plus de deux minutes, on ne se refait pas ou alors difficilement et lentement, paraît-il, et puis c’est la faute à Aimela qui m’a déclaré après avoir lu "a vaincre sans péril" qu’elle préfère que je remette mon nez rouge et moi, obéissant, ben, je me plie, docile... mais vrai aussi que je préfère la folie des passions à la sagesse ennuyeuse des philosophes... je prends tout au sérieux, rien au tragique, comme disait Alphonse Thiers.
BERNARD, décidément, difficile de vaincre ses passions, je fais un effort, je t’assure, j’ai conscience qu’il peut-être indécent de satisfaire certaines passions en public... et là, je m’oublie...
Et si j’étais convaincu qu’il faille plus de passion que de courage pour avancer ? Ne faut-il pas d’abord un rêve, une envie, avant de vouloir/pouvoir faire un premier pas ? Imagines, l’enfant qui n’ose plus se relever à la première chute, là on peut vraiment parler d’échec, non ?
Le mot passion cadre parfaitement avec l’enfance, avec ce que devrait être la "vraie vie" et pas ce que la "morale" a concocté pour canaliser nos rêves et nous faire marcher en rang, au point de nous rendre, par moments, ne vous mentez pas, je l’avoue, lâches...
> Dure et sérieuse cette question là, désolé, Aimela, j’ai pas pu m’en empêcher, le nez rouge me grattait l’appendice...
Et si, après tout, la passion n’était qu’un refus du temps qui passe ? Le plus difficile étant de découvrir (impossible "d’accepter") que le fait de se conduire comme un enfant n’empêche pas de vieillir...
Dans mon périple avec ce drôle d’oiseau de Marabou, j’en ai entendu des vertes et des pas mures, rencontré des tas d’auteurs, mais, animé d’un nez rouge, difficile de rester sérieux et de ne pas tordre et pervertir leurs "paroles"...
L’Homme (la femme aussi je suppose, j’connais moins, forcément) vit de ses passion, la sagesse lui permet simplement d’y survivre et de durer... "qui veut peut" et celui qui veut pas, trouvera toujours une excuse valable croyez-moi.
Pour alimenter ‘Clo’ :
Est-ce l’ignorance de ce que nous sommes qui fait la force de nos passions ou notre ignorance nous rend elle vulnérables aux passions ? La ‘passion’ est-elle une excuse ou une "maladie de l’âme" (Kant) ? Ne sommes-nous rien d’autre que ‘passion’ et si oui, faut-il le revendiquer ? La passion supprime-t-elle la responsabilité ? "Un crime passionnel..." Qu’en pensent JB et JCG qui réclament le gibet pour José ? Au nom de quoi la passion serait-elle condamnable ? Choisissons-nous nos passions ? Est-il pertinent d’opposer la raison à la passion ? La passion est-elle une aliénation ? Est-elle un défi à l’ordre établi ou à la mort ? Une passion peut-elle résister au temps ? Peut-elle exister sans illusions ? Est-elle une fatalité ? La raison peut-elle être l’objet d’une passion ?
Et j’en passe et des meilleures...
Que faut-il faire pour équilibrer les forces sans renoncer à la passion ? garder un œil sur la vie et un œil sur soi ?
Et moi dans tout cela ?
Je dis quoi, moi, je crois quoi moi ?
Je crois que les passions sont des promesses que le cœur fait à la tête,
alors, forcément, elle commande au corps de se mettre en mouvement...
PS : pour Jean-Marin qui l’aime aussi : "L’humour est la forme la plus saine de la lucidité", Jacques Brel.