Il sera un pays, au-delà de t’aimer,
De splendides marées, aux falaises de craie.
Il sera une mer, au-delà de tes yeux,
Où j’irai me noyer, si un jour, je suis vieux.
Le soir à la chandelle et seul, je chanterai
Les vers que tu disais, quand tu disais m’aimer ;
Miroir d’une passion, à rimes et sans raison :
Le pays de ton âme, où je fis ma maison.
Ce sera ce pays, où jamais l’on n’arrive,
Mais que toujours on cherche à l’une et l’autre rive,
Ce pays merveilleux, où l’amour va de soi,
Où les mots en collier lient des perles d’émoi.
Tu vivras de ma bouche, en ta main je serai ...
Comme ma main te crée, ce soir, sur cette couche,
Comme tu me recrées lorsque à nu tu me touches,
A jamais réunis, pour toujours séparés.
Il sera un pays, au-delà de l’amour,
Où tu m’entraîneras aux effluves de toi ;
Au-delà de moi-même, bien au-dessus des tours,
Si par malheur un jour, je reste seul, sans toi.
2 février 2004