Les médailles du temps épinglées sur leur veston
Quatre hommes las de vieillesse et de privation
Attendent.
Devant eux se dresse, baïonnette au canon,
Un soldat tout de bleu vêtu au regard de pierre.
Les vieux, eux, ne sont plus qu’affligeante chair.
Alors s’élèvera le son triste du clairon
Et d’accolades en accolades, ils se souviendront
De la boue et des obus, des fils barbelés,
Des poilus agonisants, des chevaux allongés.
Et l’on vantera leur honneur
Et l’on criera bravo aux vainqueurs.
Enfin l’âme encore plus usée
Le dos encore plus courbé,
Des cœurs charitables les sépareront
A nouveau, encore une fois..
Cloisonnés dans de noires maisons
Ultime dortoir
Ou simple mouroir
Ils attendront sans joie
Un an encore, derrière la fenêtre
Peut être, peut être...