Sur les quais d’Odessa, brûle-gueule à la main,
Il songe à ce navire, un temps sa destinée,
Son puissant Potemkine, unité mutinée
Pour avoir trop souffert d’un régime inhumain.
Il se souvient, ému, de ce grand lendemain
Quand le pavillon rouge ornait la cheminée
De ce vieux cuirassé d’une flotte amenée
A brocarder le tsar en empereur romain.
Faucilles et marteaux, symboles d’espérances
D’un peuple qui voulait gommer les différences,
Porteront pour un temps les espoirs du levant.
Igor, sage vieillard, sait qu’il faudra descendre
Un jour de ce nuage où couve encor la cendre
D’un rêve inachevé que disperse le vent…
Juillet 2011