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Alessandrini
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Eloge du désir
Langue des Dieux !
qui d’angoisse et de peine
m’étreint le cœur inassouvi,
faute d’écrire sublime louange
de véhémence et unicité
pareille à sa valeur
dont j’ai la jouissance,
faute de lui rendre gloire éternelle
par la vertu de ma plume.
Chaleur de ma vie,
Dieu de ma passion
qui orne mon esprit,
printemps immortel de ma fécondité,
tu entends les muets cris de mon sein
qui plaide pour cet amour éminent
en ce temps d’exile
dont l’âme toute
lieu n’a su trouver.
J’importune l’art de ta beauté,
ma cancéreuse envie de ton souffle
sur mes lèvres,
de ton désir miré dans mes joues
de sang vermeil,
de ta ferveur dépassant la dette
d’un corps de femme,
moi-même me corrompant
à ton zèle érotique,
tellement je t’appartiens !
La chair convulsée,
j’hésite sous le poids de mes excès
d’inconnue puissance,
la hauteur mesurée par l’hérésie
de te recevoir plus encore.
Noyer mes sentiments
dans l’ivresse écarlate de ton cœur,
laisser ma flamme,
qui vient séduire mon silence,
noircir mon éloge dévouée.
Bouche amoureuse,
baume de mes inquiétudes,
empyrée immense et profonde,
soif inapaisée de ta sève sensuelle
qui m’accable en dedans,
chaleur vivante qui allume ma poitrine,
tu plonges, tiède fontaine, en mon ventre
refuge d’émotions intimes et fidèles,
le charnel triomphant
en ta Beauté parfaite.