Je suis enfermée dans une chambre, un lit, une table de nuit et au fond un bureau, il pourrait ressembler au mien par le joyeux bordel qui s’y trouve : un agenda marron, un pot avec des stylos dedans , une bouteille à moitié remplie d’eau ; pff ! elle doit être chaude maintenant. Tant pis, j’ai trop soif, j’étouffe dans cette pièce et pas moyen d’ouvrir la fenêtre, je sais, j’ai essayé... Je me sers un verre, il y en a un à coté de la bouteille, je bois et recrache Beurk ! elle est dégueulasse cette flotte. Sur le bureau il y a aussi un paquet de cigarettes vide, la dernière s’est consumée dans le cendrier au tabac froid. Je m’approche de nouveau de la porte et tente pour la millième fois de l’ouvrir... sans succès. Je hurle ... mais rien ne se passe. Découragée, je fonds en larmes assise sur le lit avec dans la main le paquet de mouchoirs, récupéré sur le bureau, heureusement qu’il est là celui là. Je me lamente sur mon pauvre sort .
Aucun souvenir de la nuit. Je me suis réveillée dans une maison inconnue pourtant, je me suis bien couchée dans mon lit hier au soir. Comment suis je arrivée dans cette maison inconnue ? Que s’est-il passé ? Aurai-je encore bu plus que de coutume ? « C’est bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre » , oui, je sais c’est une réplique de Louis Jouvet à Michel Simon au cinéma mais nous ne sommes pas dans un film ? Si ?
Lorsque d’un coup, je me relève... Qu’est-ce qui me prends de geindre ainsi ? C’est bien de pleurer un peu mais là, c’est fini, il faut agir. Je m’approche du bureau, feuillette l’agenda à la recherche d’indices. Le seul que j’ai c’est qu’il appartient à une femme pour le reste rien. Pas de numéros de téléphone, je comprends qu’il n’y en a pas dans le coin, il ne lui servirait pas à moins qu’elle ait un portable. Au fait où est le mien ? Ah ! dans ma poche mais déchargé, il ne sert à rien comme d’habitude, je me demande pourquoi, j’en ai un. Je l’ai acheté au cas où... il m’arriverait quelque chose ... j’ai oublié de le recharger ... C’est malin, je sais mais qui dit que je suis maligne ? Pas moi alors j’exclus toutes les personnes qui se moqueraient de mon aventure qui n’avance pas, le mystère reste entier surtout que sur le bureau j’aperçois un béret rouge, chouette ma couleur ! Je l’essaie, il va bien sur mes beaux cheveux bruns. Bon, je suis blonde mais on a bien le droit de rêver.J’aurai adoré être brune, piquante, sensuelle... Ouais ! J’ai du boulot pour arriver à ce stade vu que je suis habillée de sacs à patates. Je prends le béret. Tant pis si sa propriétaire l’a oublié. Il n’y a pas que le béret qu’elle a oublié, ses clefs aussi et un trousseau en plus... Où est -elle ? Elle a du s’envoler, on est pas un mystère près ... Je n’aime pas les mystères, les cadavres dans les placards... Et si elle était morte ? Égorgée, pendue, je ne sais encore ... Panique à bord, oh ! Là-là ! Vite les clefs ... Voyons ce qu’elles ouvrent. J’introduis chacune d’entre elles dans la serrure en faisant attention de ne pas me tromper en reprenant la même ... Elles sont toutes passées, je suis à la dernière avec de nouveau les larmes au bord des yeux ... Elle ouvre la porte ... Hourrah ! Je suis sortie, le béret sur la tête et le mystère, lui restera car je n’ai pas l’intention de jouer les détectives privés , ah, ça non !