Le curseur bat, j’attends de voir, je ne vois plus, le sang bat derrière la rétine en écho à la pulsation du petit trait vertical, mes paupières se fendent, je suis au croisement.
Depuis déjà plusieurs jours que je consulte trop régulièrement cette adresse où tu ne réponds plus. J’attends.
Mais que répondre me dirais-tu ? Que répandre si nous n’arrivons pas à reprendre notre souffle après cette course effrénée que nous avons tout de même freinée. Les mots pourraient-ils prendre le relais de nos lèvres ?
Qu’il est étrange de suivre, de subir ce silence que les mots abîment. Je le vois grandir, je le comprends et il m’attire autant qu’il me fait peur.
Ton regard et ta bouche sont au détour de chaque battement de cil. Dès que je ferme les yeux sur le monde, le petit nôtre s’éveille, il brille d’un appétit débordant.
Et puis, mon cerveau s’en mêle, il glace et range tout, il cherche à organiser, à délimiter. Pourquoi n’avons-nous qu’une seule vie ? Pourquoi faut-il ne vivre que dans le cadre de l’écran de nos sociétés.
Comment parle-t-on du silence tactile ? Qu’il est plein ce silence comparé à ce que nous avons touché du doigt.
Oserai-je t’écrire que je t’attends après ce qui fut ?
L’écran blanc balance et tangue sur mon esprit fermé,
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