Sur la mer que bariole
La voile d’une yole,
Un pélican décolle.
Des reflets sur ma fiole,
De vieux rhum agricole
Au parfum carambole...
Dans les vapeurs d’alcool,
De légères lucioles,
Près de ma table volent.
Dans un souffle d’Eole
les gracieuses bestioles
d’un battement décolent.
La faible flammerole
De ma lampe à pétrole
Vacille puis s’étiole.
Derrière un parasol,
Une barrière en tôles,
Un air de zouk s’envole.
Une fille frivole,
En dansant me racole,
Je résiste et m’affole.
Elle drague et rigole,
Sur des rythmes créoles,
Mes yeux noirs la désolent.
Mes guiboles flageolent,
Sa main douce cajole
Mon vieux cœur de traviole.
Son épaule, je frôle...
La métisse un peu folle,
D’une gifle m’immole.
Sur la mer que bariole
La voile d’une yole,
Un goéland s’envole.