Je ne suis plus un suppléant,
je suis le maître de céans.
Par delà terres et océans,
on me salue, on me respecte ;
tant d’hypocrisie me délecte.
Je suis puissant, j’ai le pouvoir ;
du sommet de ma tour d’ivoire,
je dicte ma version de l’Histoire.
Quelques pincées de poudre aux yeux
ont fait de moi l’égal d’un dieu.
Et, si la plèbe manifeste ;
si la populace m’infeste,
le plus roi de tous les monarque
offrira soldats et matraques ;
appelez-moi "Impérator".
Braves gens, je vous ai mentis ;
je n’ai ni conviction, ni parti.
Je me moque de vos existences ;
vos désirs ont forcé ma chance.
Appelez-moi "Impérator".
J’ai fait des voeux et des promesses
qui soulevèrent espoirs et liesses ;
mes discours devenaient des messes.
A croire ce que l’on veut entendre,
on en trouve la corde pour se pendre.
Bien assis, sur ce beau nuage,
je maîtrise chaque engrenage ;
contrôlant tout ; et, sans partage.
Ma statue est dans chaque ville ;
ça les rend doux, calmes et dociles.
Et, si la plèbe manifeste ;
si la populace m’infeste,
le plus roi de tous les monarque
offrira soldats et matraques ;
appelez-moi "Impérator".
Braves gens, je vous ai mentis ;
je n’ai ni conviction, ni parti.
Je me moque de vos existences ;
vos désirs ont forcé ma chance.
Appelez-moi "Impérator".
Et, si la plède s’interpose ;
si l’opinion me sclérose,
à grand renfort de trahison,
je la jetterai en prison.
Appelez-moi "Impérator".
Braves gens, je vous ai floués ;
je n’œuvre que pour ma destinée,
pas pour résoudre vos misères :
petits détails qui m’indiffèrent.
Appelez-moi "Impérator".