Je n’lui dirai pas toutes ces nuits qui font mal
quand les amertumes sont dispos, à l’étal.
Je lui tairai les mots qui m’ont blessé le cœur
et ont rempli ma tête de moment de noirceur.
Je n’lui montrerai pas des chemins de traverse
qui ont brûlé mes rêves ; ces cendres que je disperse
aux quatre coins d’un monde que je ne comprends pas.
Je ne lui dirai pas que je n’lui dirai pas.
Je n’lui avouerai pas mes échecs, mes mensonges ;
toutes ces erreurs flagrantes, qu’aujourd’hui rien n’éponge.
Je lui cacherai même ces facettes de mon âme ;
ces murs sur lesquels se sont brisés bien trop de femmes.
Je lui masq’rai mes doutes, mes peurs et mes angoisses ;
tous ces démons qui cernent mon cœur dans de la glace
qu’aucune flamme de l’Enfer, jamais ne brûlera.
Je ne lui dirai pas que je n’lui dirai pas.
Je lui dirai seul’ment que j’suis bien avec elle
quand tous ses rires emplissent ma tête d’autres images ;
des endroits merveilleux qu’on rejoint d’un coup d’ailes,
où l’éclat de ses yeux m’adresse tous ces messages.
Je lui dirai seul’ment tous ces mots qui rassurent :
ces perches que l’on se tend pour mieux croire en l’av’nir.
J’inventerai des verbes qui conjuguent le futur
pour qu’on se dise tout, sans avoir à le dire.
Mais, je n’lui dirai pas...