Dans les bois sombres, terre des satyres,
J’ai ouï deux corbeaux gémir,
L’un disait à l’autre « Aujourd’hui,
Où allons-nous dîner mon ami ? ».
« Derrière ce mur, ami, je sais,
Qu’un chevalier, hier, fut tué,
Personne ne sait qu’il est au ciel,
Ni son chien, ni son faucon, ni sa belle. »
« Son chien à la chasse est parti,
Son faucon traquer la perdrix,
Sa belle dormir chez son amant,
Faisons, mon ami, repas succulent. »
« Dégustons donc cette fine chair,
Picorons ses yeux en dessert,
Et emportons ses cheveux d’or,
Agrémenter notre nid de confort. »
« Bien des amis pleureront sa mort,
Mais d’aucun n’apprendra son sort,
Par-dessus ses os blanchis, dénudés,
Le vent soufflera pour l’éternité...
Le vent soufflera pour l’éternité...