Et même pour toutes les richesses du monde,
pour les yeux d’une brune, le cœur d’une blonde.
Pour le corps d’une rousse qui s’abandonne,
j’avoue ; que le ciel me le pardonne,
que je ne donnerai rien du peu que j’ai,
même en échange d’être parfait.
La vie m’a tant donné, puis tant repris
que je sais que rien n’est jamais acquis.
J’ai eu des matinées de louanges
près du Ciel, avec des anges...
J’ai eu des nuits chargées de verres,
traçant ma route pour les Enfers.
Si tout m’était donné à refaire ;
si je revenais en arrière,
je ne changerais rien du tout.
Pas un bonheur, pas un dégoût.
Si tout m’était donné à refaire,
et, n’y voyez rien de pervers,
je garderais le bien comme le mal,
et bâtirais tout à l’égal.
Je ne sais ce que m’accordera demain
en amour, en ami ; et même en vain ;
je continuerai de la même manière
sans penser à panser ce qu’il y a derrière.
Je ne contente de ce que j’ai eu, ai et aurai
sans dire à la fontaine que jamais je n’en boirai.
Si tout m’était donné à refaire ;
si je revenais en arrière,
je ne changerais rien du tout.
Pas un bonheur, pas un dégoût.
Si tout m’était donné à refaire,
et, n’y voyez rien de pervers,
je garderais le bien comme le mal,
et bâtirais tout à l’égal.