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Le coton Noir
jeudi 14 juin 2007
Par jugan Bamako, capitale du Mali ! Depuis Avril dernier une usine a vu le jour sur la route de l’aéroport, une usine de coupe et d’assemblage qui fabrique des vêtements ...de coton !
Normal me diront ceux qui n’ignorent pas que le Mali est le premier pays producteur de cette fibre au sud du Sahara avec environ cinq cents mille tonnes de coton brut à l’année, du moins quand les pluies sont au rendez vous sans être toutefois trop abondantes.
Oui cela semble logique sauf que ce coton malien traverse deux fois les océans avant d’arriver à la petite usine de confection malienne, car il est tissé en ...Chine !
Un gâchis financier et social parce qu’aucune filature n’existe au Mali, pas plus d’ailleurs que dans les pays limitrophes !
Voila une piste à explorer pour développer l’industrie des pays africains producteurs de coton !
Autre aspect déroutant et inquiétant qui concerne l’installation au Mali de cette Société (SMC) dirigée par un couple de Français, Mr et Mme Odouin. Ce dernier avoue avoir délocalisé de la Tunisie, où il était installé depuis sept ans, vers le Mali pour rester compétitif même si, dit-il, son souhait est à moyen terme de transmettre un savoir-faire.
De son côté Mme Odouin semble satisfaite de ses soixante ouvrières maliennes (je cite) « payées cent euros par mois et beaucoup plus faciles à manier que les Tunisiennes. Pour l’instant elles ne cherchent pas à créer de problèmes mais il reste à leur faire comprendre que le temps c’est de l’argent ! »
J’en tire les conclusions suivantes :
Le tissage local du coton malien en particulier et africain en général n’est qu’une question de volonté politique et financière, le transfert Tunisie- Mali de la SMC est d’abord motivé par l’intérêt du patron et enfin, il y a dix ans le salaire de mon cuisinier au-delà de la frontière, au Burkina-Faso, était déjà de cent euros !
Je souhaite malgré tout à ce couple de Français la réussite dans leur entreprise sous réserve, bien entendu, qu’ils n’oublient pas d’en faire bénéficier leurs employées locales.
JCJ
Source : Le Monde du 05 Juin 07 selon un article de Philippe Bernard