Au moment d’écrire, j’ai un doute.
Dois-je l’appeler Papa, Petit Papa Noël, Monsieur Hiver, Mon Cher Noël ou Santa Claus ?
D’ailleurs.... "Santa" est-ce bien approprié pour celui qui a perdu tout lien avec la religion par l’aller-retour de Saint Nicolas en Amérique ?
Saint Nicolas, protecteur des enfants selon la légende, mais également des marins et Saint Patron de la Lorraine.
Cette légende est née en 1823 sous la plume du pasteur américain Clement Moore, créant une nouvelle étoile polaire, l’homme de noël, qui reviendra en Europe après la seconde guerre.
Personne ne l’a vu, mais n’est-ce pas là le propre d’une légende ?
Pourtant on se fait de lui un portrait bien sympathique, une première fois en 1860 sous le crayon de Thomas Nast. En 1931, ensuite, sous le pinceau d’Haddon Sundblom pour Coca Cola. C’est d’ailleurs étrange à quel point ces traits nous sont familiers à peine aperçus...
Alors dites-moi, comment dois-je m’adresser à vous ?
Mon cher Nicolas ? Mon Cher Claus ou simplement, Cher Noël ?
Oôô rassurez-vous, ho-ho-ho même pour vous paraphraser, ce début de texte n’a rien de sceptique, juste une précision historique, pour asseoir la légende et renouer la filiation.
Comme tous les enfants, j’ai appris à croire au Père Noël, à vous respecter, et -je vous dois bien cet aveu- je veux continuer à y croire malgré les difficultés.
Croyez-moi sur parole, faut s’accrocher parfois...
Et puis que voulez-vous, on ne se refait pas, si le lion aime la viande, la souris adore le fromage, et moi, ben moi, je crois au père Noël !
Vous serez surpris par ma démarche, mais je ne vous demande rien.
Pas que je n’ai pas été sage, non, et puis cela ne vous regarde pas.
Non, je ne demande rien pour moi.
J’habite un endroit paradisiaque,
Quand on a faim on cueille un fruit, ou on pêche un poisson dans le lac,
Que l’on fait cuire ensuite doucement sur le feu, dans une feuille de bananier.
Tout autour de moi il y a des champs à perte de vue,
Je n’ai pas de souliers je les ai perdus,
Les grands n’y vont plus,
Les enfants jouent pieds nus.
Je n’ai jamais vu de cerises pousser sur un poirier.
D’ailleurs, je n’ai jamais vu ni poires, ni cerisiers.
Mais je peux vous parler des goyaves, des papayes, des cœur-de-bœufs, des palétuviers.
Voilà ce que je veux :
Si on vous accorde les pouvoirs magiques que l’on dit,
Donnez un nouvel uniforme aux soldats,
Pas kaki, terre brulée par la colère,
Je le veux bleu nuit, comme l’espérance.
Voilà ce que je veux :
Si on vous accorde les pouvoirs magiques que l’on dit,
Donnez un avenir à ces enfants, à ces vanupieds,
Et ne passez pas par ma cheminée.
J’ai perdu mes souliers.
Mais j’ai ce qu’il me faut,
Une plume, un encrier.
Vous voyez, pour moi c’est tous les jours noël.
J’ai plein d’idées farfelues, ma tête en déborde.
Si vous le souhaitez,
Revenez début janvier,
je fais du vide alors prenez ce que vous voulez.
Mais ne passez pas cette année,
J’ai perdu mes souliers,
Dans ces champs où l’on ne va plus jouer,
Perdus, sur une de ces mines oubliées...