Vite, vite ! je vais encore être en retard !
Il est temps de sortir du bain.
Pourtant, je m’y prélassais comme Cléopatre,
oui enfin sauf que moi je n’ai ni lait d’ânesse , ni esclaves ..
Alors, il va falloir que je cesse de bayer aux corneilles, et que je me presse.
Ce matin, j’ai rendez vous.
Cette grande seringue de Claudia n’a rien trouvé de mieux que de m’inviter à l’inauguration de la fête de la citrouille !
Une manifestation annuelle organisée par son club caritatif
je n’ai pas osé dire non, comme d’habitude ! Dire que ce club me sort par les yeux.
Le drap de bain est rugueux, encore oublié de mettre de l’assouplissant.
Le choix de la tenue, encore un casse tête .. je n’ai pas la garde robe adéquate.
Car n’ imaginez pas que ce club rassemble de vieilles bigotes aux cheveux bleutés savamment boudinés par des bigoudis.
Oh ! non !
Aujourd’hui visages bronzés – escapade au Seychelles, vous devriez essayer, c’est divin - liftés peut être, accessoires de marques et portables high tech.
Entre deux petits fours au saumon, on se félicite mutuellement de la réussite de la journée au profit des défavorisés.
Le mot gueux n’a plus cours, seul reste le zeste de condescendance au bord des lèvres botoxisées.
Telle une gourde, les bras chargés de deux potimarrons, je déambule dans cette foule, aussi perdue que le petit chaperon rouge dans la forêt équatoriale.
Allumer la queue de ces cucurbitacés ronds comme les bombes de dessin animé,
et rêver de carnage ...