C’était il y a huit ans, au mois de juillet, il faisait beau. Il travaillait à l’époque, des petits boulots en intérim et vivait chez moi... Ce n’était pas facile pour lui mais il s’accrochait. Le week-end, il sortait un peu, allait en boîte. Un jour en sortant de chez moi avec sa chienne, il rencontra une jeune fille dont il tomba amoureux fou... Tous les espoirs lui étaient permis...
Un matin de juillet, très tôt il rentra comme une furie dans ma chambre, me raconta qu’il avait passé une nuit au violon à cause d’une bagarre à la sortie d’une discotheque. Moi à peine réveillée, lui ai demandé la cause « c’est la faute de ma copine, elle a voulu amener des potes avec elle. Eux pour me remercier m’ont piqué mon téléphone portable, alors, je me suis fâché et j’ai frappé, les gendarmes sont venus et m’ont embarqué » Le drame s’amorçait..
La semaine suivante, il était bizarre, me racontait des choses qu’il voyait, me disant qu’on lui en voulait. Sur le coup, je n’ai pas fait attention et puis je lui faisais confiance. Le samedi suivant, il est sorti tout avachi de la chambre, j’ai commencé à m’inquièter car ce n’était pas dans ses habitudes d’être débraillé, j’ai appelé un médecin qui lui a prescrit des médicaments, seulement, l’enfer commençait ...
Il criait la nuit, démontait son ordi et le « construisait « avec des morceaux de canne à pêche, me parlait des extra-terrestres qui allaient venir le chercher avec sa chienne. Quelques fois il restait prostré me demandant d’aller chercher sa copine qui l’avait quitté depuis la discothèque. Tout cela dura un long mois, je ne savais pas quoi faire, ni comment le contenir, ses délires empiraient et moi, je ne dormais plus les nuits et prenais peur. Quelque fois j’appelais un médecin mais me voyant dans un état lamentable et suite au discourt que lui faisait mon fils, c’est à moi qu’il donnait des médicaments mais ne le soignait pas lui. Juillet se passait, août arrivait et toujours la même galère sans aucune planche de salut, le corps médical ne me croyait pas .
Fin aout, les crises se faisaient plus rapidement, il parlait d’aller au japon ,travailler avec un grand patron de là-bas. Vous allez me dire que c’était possible, pourquoi pas, et puis j’aurais la paix seulement ce jour là, il avait sorti un grand couteau et voulait tuer sa chienne dans les bois. Dans l’urgence, j’ai appelé une amie qui savait quoi faire et comment. J’ai fermé à clef ma porte et j’ai attendu ...
Il a été enfermé dans un hôpital psychiatrique pendant un mois et demi. Le médecin l’a fait sortir alors qu’il n’était pas encore stabilisé, croyez moi, c’était l’enfer tous les jours. Je voulais qu’il rentre de lui même à cet hôpital car moi, j’avais déjà fait ; il m’en voulait à mort ( c’est encore le cas aujourd’hui mais ne me le dit plus). Il resta enfermé un an et demi, je ne voulais plus le prendre chez moi, ayant moi même des ennuis de santé et un ado qui en avait déjà trop vu ...
Aujourd’hui, il ne délire plus du tout mais reste très fragile. Il travaille, a son appartement,sa chienne qui n’est pas morte , heureusement, il l’adore. Il aimerait avoir une amie et peut-être des enfants. Il continue à prendre des médicaments malgré les effets secondaires... Sa vie ainsi que la mienne n’est plus la même depuis.