Te voilà, toi ! Tu sais tu n’as que peu changé depuis notre dernière rencontre. Oui, c’est de ma faute si nous ne sommes pas restés ensemble. J’ai pris peur, je me suis débattu, je t’ai fuie.
Mais vois-tu, j’ai vieilli, j’ai mûri, je me dis que si tu te présentes à moi aujourd’hui, je dois te laisser ta chance. Cela peut te sembler incongru, mais c’est ainsi. Je préfère te regarder en face, te parler, t’amadouer un peu, et, pourquoi-pas, te payer une bonne bière ! Qu’en dis-tu ?
Cela semble t’étonner, d’habitude, tu t’imposes, tu n’attends pas d’être invitée.
Mais que veux-tu, je n’ai pas envie de subir une fois encore. Je préfère t’accueillir en amie, oublier les désagréments et me concentrer sur ce que tu m’offres.
Mais que m’offres-tu au fait ? Une retraite au calme ? Un bien-être relatif ? Tu ne dis rien, c’est la surprise !
Bon, soit, je te fais confiance, je n’ai de toute façon guère le choix. Personne ne m’a volé l’heure, à moi, je viens vers toi sereinement, à quoi bon toujours vouloir te fuir, tu cours beaucoup plus vite que moi.
Je prends l’ascendant, ça te désarçonne un peu, je le sens, tu ne peux pas prendre tout le monde au dépourvu.
Tu me parais hésitante, ça c’est la meilleure ! C’est moi qui te fais peur ?
Allons, ressaisis-toi, à ton âge !
J’ai bien compris, je voyagerai léger, je voyagerai de nuit au tarif réduit. Tu souris, je marque un point, tu n’es pas si mauvaise que tu voudrais si souvent le faire croire, tu n’es qu’une messagère.
Allez ! On y va !
Au fait, tu n’oublies rien ? Ta faux traîne sur le sol. Quelqu’un pourrait se blesser.