Sous un ciel morose, sous une cape usée, sous un arbuste dépouillé... Il faut se cacher, il faut crier sangloter et oublier...
Sa voix et ses yeux convulsés ont de nouveau craché leur ultimatum "Tu te tais ou tu dégages !".
Mon corps tout entier frissonne...
Sur une île chaude et déserte j’emporterais un ami et un feutre, j’écrirais sur son corps devenu mat... Suis-je lâche ? je m’enfuis même de mon esprit...
"Courage...!" "où ça ?" "comment ?"
Doucement mes membres cessent d’exister, le froid a gelé mes larmes, et la neige, fait disparaître mon joli chapeau (Et la voilà, la "grande contrainte" de notre société : tous ces frippiers vous vendent des tas d’accessoires de mode absolument inutiles à votre survie lorsque depuis déjà deux heures le froid vous gerce les lèvres, vous incendie les yeux et le vent d’hiver vous transperce les tympans et lacère vos vêtements...)
Tergiversons un autre jour.
Mon imagination s’envole, c’est une fée hideuse... mon sang s’agite chaudement dans mes veines, je le vois, il se déverse sur la neige immaculée ; il s’enflamme et s’apaise... endolorie, somnolente ; Liberté, ton nom s’efface sur la neige !
Je sais, je suis une enfant, désolée, seulement une enfant aux espoirs trop grands...
La fillette sans allumettes se faufile, triste et livide, sous la chaleur du foyer, à l’abris, enfin...
Hurle si tu veux..., ce soir je me tais, encore une fois, je me tais...mais ... un autre jour, un autre soir...
L’hiver semble si doux à travers la fenêtre ; elle sourit : les jours où l’on se sent mourir lentement sont souvent des jours heureux...