Sur la page morne de sa mémoire elle décrivit ses cheveux qu’ elle aimait tant caresser lorsqu’il posait sa tête sur ses genoux, contemplant le ciel toujours changeant. Les mots alors étaient inutiles, elle regardait ce qu’il voyait et se laissait envahir doucement par la sérénité qui le gagnait, apaisant son cœur comme une vague douce et tiède.
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Puis, brusquement, il se redressait et plongeait son regard dans le sien si profondément amarré à son âme qu’ils ne faisaient plus qu’un. Alors, ils n’étaient qu’un seul cœur qui battait à l’unisson d’une même passion, qu’un seul corps qui roulait sur le sable fin enchevêtré d’amour. Elle ne trouvait pas les mots pour décrire ces sentiment qui s’emparaient d’elle à ce moment-là, entre tourmente et plénitude, entre déraison et raison.
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Lorsque les premières vagues les rejoignaient, elle se laissait recouvrir par l’écume douce qui déposait sur sa peau une saveur iodée. Et quand dans un rire, elle posait ses lèvres sur les siennes, elle en gardait un goût de sel enivrant et troublant.
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Elle ferma les yeux pour mieux se souvenir de ses mains sur son corps, de ses baisers qui la faisaient frémir, de ce désir qui lui nouait le ventre jusqu’à la douleur. Alors, elle laissa tomber le crayon sur la feuille sur laquelle elle venait de coucher son passé et sécha du bout des doigts une larme qui roulait sur sa joue...
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(à suivre)