Ils plongeaient, faisaient quelques brasses, vers le large, puis se retournaient rapidement pour vérifier que les murs étaient toujours en place ; c’était machinal !
Ils remontaient ensuite sur les rochers et recommençaient .
Ils pouvaient passer de longues heures, à sauter dans l’eau, à s’éclabousser, à hurler de rire, à jouer .
L’été .
Les vacances .
La joie .
A un moment pourtant, les murs vibraient et ondulaient sous le regard des enfants sortant des vagues ; la fatigue sans doute ; leurs yeux mouillés jouaient à transformer les pierres .
Ils l’aperçurent ; elle ne parlait pas ; elle leur fit un signe de la main , un seul .
C’était l’heure .
La pièce se mit à tanguer, comme un bateau ; ils étaient entrés par la première porte, pour se rafraichir et le contraste chaud / frais les avait surpris .
Tout bougeait .
Le soleil dehors était brûlant .
Lentement ils reprirent leurs esprits .
Que c’était bon l’été !
L’obscurité de cette pièce apaisa leurs yeux salés .
Ils s’asssirent et attendirent l’orangeade fraîche, sans bouger .
Elle déposa une assiette sur la table avec des canistrelli dedans .
C’est elle qui les servi, cette femme sortie de nulle part .
Le parfum de l’anis était délicieux .
Le silence hostile qu’elle leur imposait après leur longue baignade était parfois pénible .
Ils auraient aimé encore rire et brailler .
Ils se contentaient de faire craquer les biscuits secs dans leur bouche et de boire des gorgées de sirop .
Elle seule savait pourquoi ils fallait qu’ils se taisent .
Ses moments délicieux seraient un jour un rêve .
Leur rêve .