Le voisin

Le commissaire engloutissait un énorme morceau de PAIN dégoulinant d’une sauce mayonnaise qui noyait le goût du jambon. De toute façon, il y avait longtemps que Georges ne faisait plus attention à sa ligne et les effets de ce laisser aller avait pris une certaine ampleur sur son aspect physique.
Son agent avait laissé un message laconique sur son portable : « venez vite Léonie a tué son voisin ».
En chemin, il pensait à Léonie. Son âge se perdait dans la nuit des temps, elle était tordue par l’ARTHROSE et habitait toujours l’ECOLE désaffectée. Il trouvait lugubre ce bâtiment, à la sortie de la ville, isolé et surtout hanté de tant de mauvais souvenirs. Il réalisait aussi que ce soir ... c’était halloween. Cette vieille femme pensait sûrement faire une blague STUPIDE. Et bien il allait montrer à sa vieille institutrice qu’il savait aussi s’ACHARNER, elle en aurait une peur BLEUE de la sanction qu’il lui infligerait pour avoir déranger un policier inutilement. Elle ne pourrait RESISTER longtemps à son TALENT de comédien et surtout se vengerait enfin d’elle et de ses punitions injustes.
Il retrouva devant la porte son agent qui tenait un papier dans ses mains.
  chef, les aveux de Léonie.
  Qu’est ce qui a pris cette vieille folle ?
Sur le mot juste deux phrases :
« J’ai tué mon cher Voisin d’un coup de DICTIONNAIRE.
Veuillez AGREER , Monsieur le Commissaire mes salutations les plus coupables. »
En entrant il trouva Léonie effondrée dans son fauteuil, son DICTIONNAIRE à la main. Il n’aurait donc pas à chercher l’arme du crime. Il avait aussi ses aveux signés mais deux questions le taraudaient :
  où était le corps de la victime ?
  et quel était le mobile ?
Léonie montrait de son doigt son Voisin fracassé à terre derrière le perchoir. Son magnifique perroquet (vert-BLEU) prénommé Voisin. Depuis longtemps il était le seul compagnon de la vieille dame.
D’une divergence d’opinion était né un sérieux désaccord.
Un DICTIONNAIRE de mots avait eu raison de leurs maux.