Les gueux ne sourient pas ou alors tristement juste en plissant les yeux,
Et qu’ils soient de Paname, de nos vieilles provinces ou encore de banlieue
Chez eux ça ne sent rien, ni la cire ni le pain quand ils ont un chez eux
Ou bien alors le vin pour noyer dans un verre leur putain de misère
Comme quand on n’a plus rien et qu’on sait que demain sera pire que hier.
Les gueux, voyez Monsieur, c’est les encartonnés des trottoirs parisiens
Qui n’ont rien à envier malgré le temps passé à ceux de Richepin
Ou bien ceux de Calais, la ville des Bourgeois, où ils crèvent de froid…
C’est des gueux étrangers,des gueux qu’on n’connaît pas et qui meurent parfois
D’avoir bien trop rêvé dans leurs pays meurtris de beau gazon anglais
Tandis que dans London des ladys désœuvrées sirotent leur cup of thé.
Et puis y a le périph et ceux qu’on ne voit pas planqués en contrebas
Venus de Roumanie, logés avec les rats au milieu des gravats,
Roms itinérants, des coincés sans papiers, sans espoir, sans patrie
Que l’on pousse parfois à coups de pied au cul aux portes du pays.
Il y a tant de gueux, des jeunes et des vieux de plus en plus nombreux
Qu’il faut pas m’en vouloir, Mesdames et Messieurs si j’en oublie un peu...
Enfin il y a ceux qui n’y sont encore pas mais y seront un jour
Dans cette gueuserie que nous prépare ce Monde de totale folie,
Un Monde où la misère sans faire de manières fermera les frontières
Un Monde chacun pour soi, un Monde Dieu pour tous et vogue la galère...
Les gueux sourient parfois quand ils ferment les yeux pour la dernière fois
Peut-être soulagés de voir se terminer leur long chemin de croix
Avant de retrouver cette fosse commune où vont les malheureux
Car morts et enterrés ces femmes et ces hommes restent toujours des gueux !
Novembre 2008