Les étoiles de Pierrot

Un belle nuit d’été, Pierrot est assis sur un banc et regarde le ciel étoilé.
« Salut Pierrot ! »
« Bonjour douce Colombine ! »
« Que fais-tu sur ce banc, tout seul, Pierrot, quand la musique bat son plein dans toutes les rues ? « 
« Je regarde les étoiles, je les cherche, je les admire, je leur parle »
« Mon pauvre Pierrot, tu ne vas pas bien ! Viens donc t’amuser avec nous au lieu de te morfondre tout seul, ici ! »
« Me morfondre ? Mais je ne me morfonds pas. Si tu savais comme je suis heureux avec mes étoiles, bien plus qu’au milieu de toute cette foule bruyante ; viens t’assoir à côté de moi, Colombine, je vais te raconter les étoiles ;
Regarde d’abord ce ciel ; on ne voit que lui, immense ; il envahit toute la terre, il la dévore ; il est arrondi et doux, sombre mais rassurant.
Vois-tu toutes les étoiles qui jouent à cache cache entre elles, qui se réfugient dans ce ciel et qui brillent de mille feux, petits points scintillants qui éclairent la voute céleste. Elles se répondent entre elles et elles me parlent.
Regarde, là, à gauche, l’étoile Verlaine, discrète, toute petite et à côté d’elle un peu plus grosse et lumineuse, l’étoile Baudelaire ; si tu cherches bien, complètement à droite, là, regarde, celle qui scintille le plus, c’est l’étoile Aragon qui tient dans ses bras l’étoile Elsa ; et si tu regardes mieux, tu peux voir les yeux de l’étoile Elsa ; et là bas, tout au fond, très loin, un peu plus jaune que les autres, c’est l’étoile Apollinaire.
Ah ! Colombine, si tu voulais, je te raconterais ces nuits étoilées, ces lunes croissantes et décroissantes, ces poètes disparus que sont ces étoiles ; il y en a plein le ciel.
Tu vois, je ne m’ennuie pas, ici, sur mon banc ; je voudrais des nuits sans soleil pour passer mes journées à regarder, à comprendre ce que la beauté du ciel et de ses étoiles veut me dire ; et si tu restais avec moi, ce serait encore plus merveilleux, douce Colombine. »
‘Parle moi encore des étoiles poètes, Pierrot, je reste avec toi. »