Excusez-moi ce long silence entre nous mais la vie a fait que je n’avais pas le temps de vous donner de mes nouvelles avant aujourd’hui. Je devais gagner ma vie, étant seule avec mes enfants. Je sais, ils sont grands maintenant, j’aurais pu le faire plus tôt mais les ciconstances ne me l’ont pas permis... hélas.
Vous pouvez me dire que je suis ingrate et vous n’avez pas tort car c’est en grande partie grâce à vous que je me suis séparée de votre débile et méchant fils. Je pense que vous serez de mon avis sur le sujet, dans la mesure qu’il a rompu aussi avec vous. Je sais ce n’est pas pareil. C’est moi qui suis partie et c’est vous qui payez, vous la charmante maman qui lui prodiguiez de très bons conseils pour me faire mal en m’attaquant , ainsi que les enfants... vos petits enfants, quoi que vous disiez. C’est vraiment injuste n’est-ce pas ? Il vous adorait et vous installait sur un piédestal, vous voilà maintenant bannie de sa vie. Je devrais vous plaindre mais je ne le ferais pas.
Je liquide aujourd’hui un passif entre nous. Une trop longue incompréhension de ma part à votre égard m’a nuit lourdement. J’ai cru quelque part que vous me détestiez, je me suis trompée. J’étais jeune, naïve alors... Je me suis forgée des préjugés à cause du charmant accueil que vous m’avez réservé lorsque je vous fus présentée. Ce jour là, vous m’avez préparé la meilleure soupe à la grimace que vous ayez trouvé dans vos livres de cuisine. J’ai eu du mal à la manger, la grimace n’étant pas le légume que je préfère. Cela reste sur l’estomac lontemps... très longtemps. Je viens juste de la digérer... après plus de trente ans... Vous avez fait de votre mieux, je sais... A l’époque, je n’ai pas su apprécier votre geste à sa juste valeur. C’est pourquoi je tiens aujourd’hui à vous remercier et je vous prie de me pardonner le vilain geste que j’ai eu un jour contre vous. Ce n’était pas bien de vous présenter la porte en vous disant de plus jamais revenir. Je m’en veux encore un peu mais c’est comme tout, cela passera. Tout passe surtout lorsque cela casse avec sa charmante belle-mère. Je pourrais vous dire encore plein de choses gentilles mais bizarrement mon humeur devient chagrine et je préfère m’en tenir là. C’est pourquoi je vous quitte en espérant que vous ferez une bonne lecture de ma lettre.
Je vous prie de recevoir ma chère et tendre belle-maman le plaisir de plus jamais vous revoir que cela soit sur terre ou en enfer.
Votre belle fille adorée