Je ne veux pas vieillir. Je veux rester jeune, jouer dans la cour de récréation avec les copains et les copines, aux gendarmes et aux voleurs, à la balle au con… Au quand…Au camp !
Au papa et à la maman. Aux billes… Non pas aux billes, c’est ringard et puis je ne suis pas doué.
Tiens, je vois Souchon qui rigole au fond de la cour.
Vieillir, c’est quand on baisse les bras, quand on regarde derrière soi pour voir le chemin parcouru en se massant les mollets l’air chagrin.
Moi je veux regarder devant, faire une halte si nécessaire, me laisser dépasser par ceux qui sont pressés.
Si je regarde derrière moi, ce sera pour admirer le paysage, comme en montagne, même si je me suis souvent cassé la figure, même si je me suis tordu les pieds dans la caillasse.
Je regarderai devant et si ça me donne le vertige, si le vent frais m’enivre, si la bise me gèle les os, si les bourrasques me forcent à ralentir, alors je regarderai mes pieds et je parierai sur celui qui arrivera le premier.
Quand je rencontrerai la mort, quand je la croiserai, je lui dirai d’un air étonné, le sourire aux lèvres : « Putain ! Tu redescends déjà toi ! »
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Marche ou crève !
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- Marche ou crève !
Gardons le moral... surtout si c’est tout ce qui nous reste.
Pourquoi s’effrayer de ce qui est inéluctable. La peur de la souffrance n’est-elle pas la plus grande des souffrances ?
Rien qu’en se disant cela, c’est déjà moins dur, non ?