Georges n’en revenait pas. Eloise l’avait traité de charlatan. Cette grue !! Cette pimbêche !! Il valait mieux être sourd que d’entendre de pareilles choses. Georges se contenait difficilement mais il était d’accord avec Eloise sur un point il devait agir de concert. Et surtout l’affaire était grave… de la cocaïne !! Ce Bernard Webmaster avait vraiment caché son jeu l’autre jour dans son bureau, avec son petit panier sous le bras.
Eloise, pendant que vous preniez votre temps pour arriver au commissariat j’ai convoqué certaines personnes qui je pense sont passablement impliquées dans cette affaire. Je voulais que nous mettions ensemble les éléments en notre possession et que nous avancions main dans la main dans cette affaire (comme ça il l’aurait à l’œil pensa t-il).
Entendu commissaire. Voulez vous que nous nous y prenions à l’ancienne ? Vous êtes le gentil fonctionnaire et je suis la méchante ?
On peut le faire comme ça. Entendu !!
Georges préférait lui laisser un peu de terrain, après tout la petite avait pris du galon et puis il pouvait bien se l’avouer (et à toi aussi cher lecteur assssssssidu) elle lui plaisait bien. Elle avait du tempérament… c’est ainsi qu’il aimait les femmes.
Il y avait dans la salle d’attente certaines des personnes qu’il avait convoqué.
Les autres avaient été arrêtés ce soir par les policiers qu’il avait lui-même mandatés. Mr Bernard Webmaster avait les menottes, il avait fait de la résistance. Un coup de dictionnaire s’était envoler malencontreusement sur un des fonctionnaires venus l’arrêter. L’œil du policier virait au gris. Ristretto pleurait sur son banc, elle avait la trouille à cause de son envie de meurtre sur sa belle mère. Aimela contenait difficilement son balai. Elle l’avait garé dans le placard des archives. Papabul faisait les cent pas en fredonnant un air du plat pays, il était venu dans sa vieille voiture.
Un état de guerre régnait dans la pièce et cette cacophonie brouillait les ondes du cerveau de Georges. Il n’aimait pas le bruit et là trop c’est trop. Il ouvrit le tiroir de son bureau. En sortit un flacon de bon rhum qu’il avait ramené d’un voyage aux Antilles. Il en avala une bonne rasade pour se donner du courage et tendit le flacon à Eloise qui avala cul sec une bonne gorgée.
Elle a une bonne descente celle là pensa t-il. A une autre époque il lui aurait bien fait sa fête, dans la petite chambre qu’elle a sous les toits… (sic)
Eloise reprit d’une voix rauque rompant les rêveries grivoises de Georges :
Par qui commence t’on ?
On pourrait peut être voir directement avec le propriétaire du terrain, Monsieur Papabul n’est pas très clair. D’ailleurs je me demande si ce n’est pas lui le Maestro. Monsieur Bernard Webmaster n’est peut être qu’un petit dealer.
Georges vous pensez que c’est ce Papabul qui est le cerveau de l’affaire Roméo ?
Entre nous Eloise… (Georges c’était approché très très près d’Eloise comme pour lui susurrer un secret) je crois que c’est lui qui cultive carrément tous ces champignons.
Georges ?
Oui !!
Vous puez de la g……e (Ah non !! Eloise !! Je suis désolée je dois censurer tes gros mots… je suis de la vieille école celle ou on mettait un franc dans la boîte à gros mots)
C’est l’ail et le persil que j’ai mis dans les mousserons… ça sent toujours très fort.
En plus il faut que je vous dise !
Quoi encore !!
A propos des mousserons. Cette phrase m’énerve !!
Quelle phrase ?
« Mousseron d’avril, mousseron gentil. Mousseron de mai, mousseron mauvais », ça ne veut rien dire pour moi. En plus on dirait un vieux dicton niais.
Je me disais la même chose. Si il y a un code je ne vois vraiment pas ce que cela signifie.
En disant ces mots Georges s’était levé. Eloise s’était installée sur la table d’interrogatoire, jambes croisées, on aurait dit qu’elle posait pour un magasine. Georges lui jeta un coup d’œil. Il fallait qu’il se méfie, elle était dangereuse et il allait finir par tomber amoureux. Et ça c’était pas bon du tout !
Puis il se dirigea vers la salle d’attente, il cria au policier en faction :
Faites entrer Monsieur Bernard Webmaster.
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Quelques mots imposés...
Des champignons fumés
et voilà des plumes piégées
par un webmaster futé