Je m’étais allongé un peu à l’écart grelottant et transi mais petit à petit le froid commença à m’envahir d’une douce torpeur contre laquelle je me refusais de lutter. C’est alors que je fis un rêve étrange.
Je m’éveillai dans une pièce toute blanche, si blanche qu’il m’était impossible de discerner les limites des murs, du sol et du plafond. Une impression de vertige s’empara de moi mais quand je voulus bouger, je me rendis compte que j’en étais incapable. Mes jambes et mes bras étaient paralysés.
Je perçus une présence à mes côtés et une forme luminescente se dessina et se pencha sur moi, irréelle et immatérielle. J’étais terrifié et je voulais crier mais une voix me parla, comme venue de l’intérieur.
Douce et mélodieuse, elle me rassurait, me disait que je n’avais rien à craindre, que je devais me laisser faire. Hypnotisé par les mots de la créature et rasséréné, je ne résistais plus à son emprise.
Du doigt, elle toucha mon front et je la sentis s’infiltrer jusque dans mon cerveau. Curieusement, je ne ressentis aucune douleur, bien au contraire cette sensation m’apaisa et je la laissais me sonder sans la moindre opposition. Il me semblait que je communiquais avec elle de façon télépathique mais tout cela se faisait sans que je ne puisse maîtriser quoi que ce soit. Soudain devant moi, une chaîne d’adn s’esquissa et elle l’examina attentivement modifiant les symboles du bout de ses longues mains fines.
Je m’endormis à nouveau.
Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais dans la caverne, je ne souffrais plus et les plaies sur mon corps avaient disparu. Comme guidé par un curieux instinct, je me levai en silence et me dirigeai vers la surface.
Plus je m’approchais du bout du tunnel, plus la lumière irradiait.
Je ne marchais plus, je courais et lorsque enfin je sortis, je vis les poussières comme aspirées et le ciel se dégager laissant apparaître le soleil.
Les autres m’avaient suivi, certains tombèrent à genoux, d’autres pleurèrent mais nul ne put expliquer ce miracle, cette nouvelle chance pour l’humanité. Je levai les yeux vers les nues en quête d’un signe. Tout bas, je murmurai : « merci », et là au milieu de l’azur immaculé j’aperçus une étoile qui s’évapora comme un éclair fugace.
Depuis ce jour, je monte chaque soir au sommet de la colline et je les attends...