Novembre, tu te trompes, tu es automne couleur de feuilles mortes et de teintes dorées mais entêté et orgueilleux, tu tends les mains vers l’hiver aux aubes frileuses et sombres. La terre exhale ses nuages laiteux qui montent vers le ciel désolé et mes yeux délavés de chagrin se fanent d’absence et de silence.
Accessoire inutile et vain, mon cœur se noie dans tes langueurs opalines et diaphanes et l’écho de mes tourments cachent mes larmes, gouttes glacées glissant sur l’écorce des arbres morts.
Novembre, tu es lumière, mais tout entier affligé de la mélancolie des chrysanthèmes transis des cimetières, tu t’habilles de gris morne et lent, à l’image de ce vieux couple marchant dans les allées glissantes.
Illusion assoupie, ta voix, ultimatum frissonnant, vibre encore dans la sérénité et l’apaisement de mes soupirs éteints.
Novembre, s’il le faut, je demeurerai assise là, auprès du grand chêne noir, attendant demain aux lueurs d’hier...