Thème du mois, novembre 2007.
10 mots imposés : Arthrose, stupide, acharner, résister, école, talent, dictionnaire, bleu, pain, agréer.
Potopot signifie en kiswaeli, mich-mach, ou spochi.
J’aime ces mots dont le sens est dans le son, spochi en wallon, ou mich-mach en bruxellois, qui signifient ’écraser en éclaboussant’. Potopot qui signifie ’boue’ en kiswaeli, ou plutôt ’mélange’ que l’on malaxe avec les pieds et l’on entend déjà dans le mot, le rythme dansant des pas... (Mélange qui servira à emplir les murs tressés de branches et de longues herbes pour construire la case).
Mais tout ceci nous éloigne du thème du mois qui est, si j’ai bien lu, LE POTIRON, sa vie, ses mystères, son œuvre.
Roulement de tam-tam... .
Dehors le ciel a perdu son orgueil BLEU, il est d’un noir épais et glauque. Soudain, une déchirure orange s’invite dans le silence empoissé, suivi par un communiqué nasillard qui annonce, sur la tsf trônant au salon, une nuit d’effroi. L’arrivée imminente d’une bande débraillée de potirons ronds de Pologne. On la signale déjà à nos frontières où elle sème la panique dans les rangs serrés des oignons rougissants comme de vielles tomates de bénitiers.
Ce n’est pas anodin : les hommes perdront le gout de vivre et se foutrons de tout ! Cessez de rire charmante Elvire ! (quelle fille de joie celle-là, toujours à rigoler bêtement) ! Les potirons entreront dans Paris par Issy et par Ivry !
Arrêt sur image, pause informative :
"Les potirons, ces êtres étranges venus d’une autre planète. Leur destination : la Terre. Leur but : en faire leur univers. Pierrot Gourmand les a vus. Pour lui, tout a commencé par une nuit sombre, le long d’une route solitaire de campagne, alors qu’il cherchait un raccourci que jamais il ne trouva. Cela a commencé par un motel abandonné, et par un adolescent que le manque de sommeil avait rendu trop las pour continuer sa route. Cela a commencé par l’atterrissage d’un panier de ménagère venu d’une autre galaxie. Maintenant, Pierrot Gourmand sait qu’ils sont là (et las de leur long voyage), qu’ils ont pris différentes formes, et qu’il lui faut convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé...".
Pour peu qu’ils lui en laissent le temps... .
Tatataaaaaaaahh.... suspens... .
Qui n’a pas ce leitmotiv hypnotique dans la mémoire, l’aura à partir de cette nuit dans ses souvenirs à jamais hantés !
Les potirons, organismes intergalactiques zorange-zéron, avec leurs pattes tordues, percluses d’ARTHROSE. Est-ce leur couleur ou leur forme qui leur donne cet aspect STUPIDE ?
Méfiez-vous ! Ouuulalalaaaah où vous allez, vous !? Méfiez-vous des apparences, ils sont bourrés de TALENTS (et aux hormones), on vous l’a dit, ils peuvent se métamorphoser !
Si si, j’vous assure, d’ailleurs y en a même qui les ont vu voler ! Cendrillon elle-même m’a confié un soir de blues en avoir vu un se transformer en carrosse et l’emmener au bal de la cour... C’est vous dire !
Si Cendrillon devrait se faire soigner !
Reprise :
Tout recommence ce soir, dans cette nuit du 31 octobre qui paraîtra interminable, exactement comme la nuit funeste où Pierrot s’est retrouvé seul sur cette route solitaire de campagne où il s’adonnait à des plaisirs du même tenant...
Il revenait de l’école,
D’ailleurs c’est amusant de signaler (malgré l’intensité dramatique de ce récit, j’en ai pleine conscience, prenez patience, j’y reviendrai...) que ce jour là nous avions quelque peu taquiné la prof : nous avions pris soin de détacher les pages de la couverture du DICTIONNAIRE !! Hihihihi, imaginez la drôlerie dramatique de la scène : elle était là, à quatre pattes (nous lui avons enfin trouvé une face sympathique), perdue au milieu des milliers de pages encyclopédiques, à essayer d’y retrouver son alphabet !
Perdu, lui aussi, sur cette route de campagne, retrouvons le piètre Pierrot, qui ne les à pas entendu arriver, trop occupé sans doute à astiquer la boucle de son ceinturon (elle devait briller, le lendemain il y avait inspection chez les scouts) (comme quoi cela semble effectivement rendre dur de la feuille.).
Pauvre Pierrot, personne n’a jamais compris pourquoi lui... était-il trop gourmand ? Toujours est-il qu’il n’est plus la pour en parler, lâchement assassiné par ces êtres diaboliques !
Pauvre petit petiot, n’a jamais eu d’chance c’t’enfant là... né de mère inconnue, le médecin était aussi saoul que le père ! Le premier ne s’est jamais rappelé qui était la génitrice et le second n’a jamais pu reconnaître son enfant tant il louchait ! Au point d’avoir déclaré des jumeaux à la mairie, c’est vous dire ! Et depuis le malheureux enfant souffre d’un dédoublement de personnalité ! Allez comprendre !?
Toujours est-il qu’il fut, ce soir là et pour faire court, littéralement et sauvagement écrabouillé par la bande du potiron masqué !
J’entends d’ici (ne vous cachez pas, j’ai un nouveau sonotone !) d’aucuns malins et demi faire les fiers à bras le corps et fanfaronner : "on va pas avoir la trouille pour une bête citrouille" !
Pauvres d’esprit ! Pensez au malheureux Pierrot qui n’a même plus ses yeux pour pleurnicher ! Il nous faut au contraire trier les lentilles des lanternes et les leçons de cette tragédie. Que son cas fasse ECOLE et serve d’avertissement aux chenapans s’égarant sur les chemins buissonniers et polissons de la vie !
Si vous voyez un vol de ces sales bêtes, fuyez aussi loin que vous le pouvez !
Et si vous n’en avez plus le temps, rien ne sert de vous énerver comme ces pucelles effarouchées et courroucées à la recherche d’une aventure sans lendemain. Rien ne sert de RESISTER, lors qu’ils vous ont choisis, les potirons vont s’ACHARNER à cœur joie, vous arracher les yeux et le cœur en chœur, vous réduire en potopot juste bon à étaler sur du PAIN !
Qu’on se le dise, dans les ECOLE, les mairies, les campagnes, les couvents et à l’assemblée nationale ! Qu’on l’inscrive au DICTIONNAIRE : méfiez-vous des grands parents ayant de l’ARTHROSE, rappelez-vous qu’ils peuvent se transformer en n’importe quoi, y compris en thème du mois ! (ben quoi, deux fois 3 mots imposés, ça fait 3 points de plus, non ?).
Moralité :
Ainsi font font font les potites citrounettes, ainsi rond rond rond, trois petits tours et puis s’en vont !
Et la gourmandise est mauvaise conseillère.
Voui, d’accord, BOF !, mais allez trouver une chute à une histoire qui n’a ni queue ni tête vous qu’êtes si malins !
Je vous prier d’agréer, chers lecteurs, mes remerciements les plus potagers pour votre lecture respectueuse.
Bien cordialement,
Hein quoi ? Ben oui, tu m’en remets un autre Bernard, mais dans un plus grand verre s’il te plaît le cordial !