On apprend des parents, à marcher, à parler
Et de nos professeurs à lire et calculer.
Mais que nous reste-t-il, dans notre vie d’adulte
De ces cours magistraux, qui furent notre culte.
Je me souviens des temps ou la littérature
Nous venait de Boileau, Baudelaire, Epicure
Mais je n’étais vraiment pas grand littérateur
Au grand dam je l’avoue d’un certain professeur.
J’ai retenu ceci « vous êtes trop ignare »
Votre imagination est à foutre à la mare
Jamais vous ne saurez, briller en "rimerie"
Et votre rédaction est énorme ânerie.
Ces années là sont loin et je n’ai pas gâté
Mon temps sur les bancs froids de l’université
La prosodie m’a fait connaître la misère
Et mes alexandrins claudiquent comment faire ?
J’ai perdu mon hiatus, égaré l’hémistiche
Et je ne vous dis pas l’état de l’acrostiche
Mon amie la césure a filé le bourdon
Au sonnet qui s’enfuit, dès que j’écris son nom.
J’ai tenté le pamphlet, les balades en noir
Mais ils se sont vengés, rimant leur aversion
C’est alors que j’ai cru, dans un regain d’espoir
Trouver la solution : j’ai tenté l’inversion.
Je me suis dis, voyons, et la mathématique
C’est bien moins fatiguant, peut être plus pratique
J’ai appris à compter, j’ai compris la tactique
Pour savoir versifier, il faut bonne métrique.
Mais je n’ai que dix doigts, l’alexandrin classique
Me semble bien je crois, exiger qu’on s’applique
Il lui faut douze pieds ! Euréka ! C’est logique !
J’ai compté sur mes pieds ! C’est là que c’est comique
J’ai appris à danser....