Encore beau ce matin, mais encore frais aussi ! Chaque petit monde s’occupe de sa petite vie et... tout est bien comme ça, pensais-je encore !
Le voisin joue de la perceuse : on joue toujours en ce monde, surtout du bruit, moi qui aime tant le calme, la douceur, l’à peine remous des choses !
C’est un peu la confusion en moi (peu dormi ou, du moins, pas assez ?) mais je patiente tranquillement l’éclaircie qu’offre, généralement, le "soleil du temps" !
Avec le site, je revisite un peu mes anciens textes et poésies et ça me fait du bien et drôle car ça fait un bail que je suis plus allé leur dire bonjour !
A lire le journal d’autres, je vois à quel point beaucoup se sentent perdus dans leur propre histoire, prisonniers de ses labyrinthes !
Je vois aussi que "ça n’en finit jamais" : pour peu qu’un dilemme (cuisant ou pas) soit "résolu", un autre ne tarde pas à prendre sa place, nous replongeant dans l’enfer duquel nous nous croyions sorti ou libéré !
Alors se pose la question : à quoi sert-il donc de dépenser autant d’énergie à s’extirper d’une galère quand une autre nous attend au tournant, inéluctablement ?
La réponse ne semble ainsi pas résider dans l’apparente et provisoire rédemption qu’offre "le combat pour exister" mais se trouver "ailleurs", là où, peut-être, sans doute, on ne la soupçonne pas ?
Toute ma vie je me suis "attaché" à "mon" histoire, luttant sans fin pour finalement réaliser que c’était précisément mon attachement à elle qui posait problème, "me" rendait LA VIE SI IMPOSSIBLE.
Cette prise de conscience ne s’est pas faite avec ma tête, "par" ma volonté, ou au travers d’une quelconque "recette du bonheur", mais par épuisement, par "abdication forcée" devant la force des évènements, qui ont fini par me mettre à genoux et "m’achever" !
Passé d’un apparent quelque chose à un plus rien, mon regard sur moi et la vie n’a plus été le même, a comme "radicalement changé par obligation ou nécessité", car je souffrais trop alors pour qu’un "autre chose" n’émerge pas, pour que je ne puisse renaitre de mes cendres, "quelque part" !
Cela je le pressentais (déjà) en moi sans, auparavant, jamais être parvenu à le contacter par la "volonté" ou quelqu’autre chose qui appelle à l’effort ou au combat !
Au milieu de ce qui n’était alors plus que ruines et désolation s’est ainsi entrevu que "je pouvais ne pas être "l’histoire" de "ma" vie" (ses hauts, ses bas... enfin tout que je considérais comme tels, "mon identité" comme ce que je pensais "m’appartenir"...) mais... quelque chose d’autre qui, lui, se situait peut-être au-delà de tout un "jeu apparent" ?
C’était d’autant plus dur (de s’ouvrir à cela) que je m’accrochais à ce qui semblait "(représenter) tout" pour "moi" mais... me glissait invariablement des mains !
Plus je résistais et plus je souffrais...
Il n’y eu que cette interminable traversée du désert, cet enfer sans nom, pour venir à bout des illusions auxquelles je m’agrippais encore... tant !
Aujourd’hui, toujours "convalescent", j’ai abandonné toute lutte pour imposer "ma" loi, pour tenter de "faire" de la vie ce qu’un "prétendu moi" pense pouvoir ou parvenir à accomplir.
Il est dorénavant souvent "vu" que "je ne suis pas mes émotions, ce que je pense connaitre ou vouloir, les évènements, mon corps, un quelconque "devenir" ou ce quelqu’un à (absolument) mener quelque part, l’autre, le passé, ce que je "pense posséder" ou pas, mes acquis ou avoirs, mes rêves et principes, pensées ou conditionnements"...
Me voilà ainsi en train de vivre en être profondément plus léger et libre, tellement moins "accaparé ou bouffé" par la roue des évènements qui semble représenter tout ce qu’il y a... pour moi ou tout engloutir sur son passage, nous compris !
Je me "mêle" beaucoup moins de ce qui ne "me" regarde pas "en particulier", du déroulement de la vie ou de la marche du monde, réalisant que, de très loin, tout cela me dépasse et se passe, de toute façon et depuis toujours, des "êtres qui pensent pourvoir y "changer" quelque chose" !
Car on pense que cela "est nécessaire", perdant alors de vue notre impuissance à ce niveau et le fait que nous "Sommes par Essence" bien au-dessus de ce tintouin récurent et que, finalement, tout cela a bien moins "d’importance" qu’on veut généralement le voir ou le reconnaitre !
Il y a de la souffrance, certes (et, comme beaucoup, je l’ai vécue plein pot), mais elle ne nous "appartient" fondamentalement pas et n’a nul "besoin" même qu’on la fasse "sienne", comme pour un objet !
Quand cela est vu, accepté ou saisi, alors la vie ne peut plus revêtir le même visage, même ce qui est considéré comme injuste ou "ne devrait pas exister", comme la tristesse, l’ennui ou la souffrance !
Quand on se met à goûter autrement ces "viles" énergies ou couleurs que l’on combat, on peut alors s’en "dissocier" et les vivre à l’égal d’autre chose : juste une énergie sous une certaine "forme ou apparence", qui muera de toute façon vers une autre, sans que cela soit un "épineux problème ou obstacle en soi" !
Je peux comprendre (ou suis conscient) que cela ne soit pas facile "d’accès", que certains puissent s’hérisser d’entendre dire que "la souffrance ou les conditions de vie" sont "secondaires (ou pas "primordiales" en nous)" ou encore "pas tout ce que nous avons et sommes" !
Mais je ne me pose pas ici en "prêcheur de la bonne parole" mais en "témoin" de ce qui, intimement, a accompagné le parcours de "ma vie", ou en a fait battre le cœur !
Rester sincère et fidèle à ce dont peut témoigner ma vie - en simple ouverture de quelque chose auquel on n’est pas obligé d’adhérer ou considérer - est la seule chose qui m’importe ici !
Je pense qu’on ne peut enseigner ni faire ou fabriquer, voire même "traduire", "ce qu’on Est déjà" !
La Vie Est, Reste, au-delà de tout ce qu’on peut considérer autre ou contraire !
Paskal