Je peux tracer en une ligne, mes souvenirs de vacances en colonie.
Colonie de vacance se résume à religieuses. pas de feux de bois en plein air avec les chansons d’Hugues Aufray ou de Brassens mais des cantiques chantés matin, midi et soir. Les bonnes soeurs nous obligeaient à des siestes tous les après midi. Après si le temps nous le permettait, nous descendions sur la plage jouer ou nous baigner dans une mer glacée. Une fois ou deux nous allions à Granville acheter des cartes postales, un petit souvenir pour la famille. Il nous était interdit de déguster des glaces qu’elles soient en simple ou double cornets.
Dans mon ennui, je formulais des voeux de ne plus y retourner. Ils ne furent exaucés qu’à ma douxième année. Je partis seule... En disant seule, j’entends sans mes soeurs mais toujours en colonie et ses mantes religieuses. La seule chose qui m’ait plu c’est que cette année là, je découvrais l’Auvergne près de Thiers. Moi qui ne connaissais que le bleu de la mer j’appris avec plaisir qu’il existait des montagnes. Si le réglement était stricte on nous accordait de nous promener un peu entre copines. Je vous avoue que ce n’était pas dangereux pour les responsables. Il n’y avait qu’une colo réservée aux filles, on ne risquait pas d’histoires foireuses avec les garçons.
Il m’a fallu attendre trois ans de plus et un camp de quinze jours en Allemagne pour me séparer des religieuses. Le directeur était jeune et aussi beau que... Jupiter. Pas jupiter me disaient mes copines mais Apollon. De toute façon qu’il soit l’un ou l’autre, on ne pouvait pas toucher c’était... un prêtre.