Lorsque les aubes auront blanchi mes tempes
Argenté ma coiffe sous l’auvent du temps
Sauras –tu retrouver le dépit des mots tendres ?
Ensevelis sous une poussière aride et philtrée
Lorsque les rides sillonneront mon visage usé
Et que ma taille alourdie courbera sa mise
Sauras-tu m’aimer dans les phases d’antan
Oublier ce corps flétri dépité par son âge ?
Lorsque le miroir aura changé de fond, lassé
Que mon image approuvera la caresse d’un cilice
Sauras-tu pardonner mon aride déchéance ?
Flatter ma réticence cueillir une rose sans ambages ?
Te plaire je désirerais, fâcher les ans taciturnes
D’un amour vieilli souffler les tièdes cendres
Quêter un baiser déposé sans aucun méandre
Que nos instants derniers soient fols et fugaces
Raymonde verney