Maurice LEBLANC est fébrile.
C’est qu’aujourd’hui, il a un rendez-vous assez particulier ! Pensez, il a envoyé un
message aux plus belles femmes qui soient. Elles sont toutes apparues dans ses précédentes œuvres. Il le sait, elles se sont reconnues. Quelques petits détails
essaimés ne laissent aucun doute... Elles ont été troussées et détroussées par Arsène.
Il les reçoit une à une, les installe dans des canapés moelleux. Les dames se toisent
mais font belle figure ! Il leur fait servir un thé indien Tchai.
Elles se demandent l’objet de cette rencontre pour le moins incongrue et LEBLANC les rassure, leur demande de patienter, qu’il espère une surprise.
Voilà 6 mois qu’il n’a écrit la moindre ligne. En panne d’inspiration, il s’est dit qu’il
fallait tout essayer... Alors, réunir ses égéries, pourquoi pas ? Lui, qui a une mémoire d’éléphant se remémore chaque scène et espère au contact des belles
un nouveau déclic !
Dans une atmosphère lourde du mélange des parfums, l’on peut entendre le
tintement des cuillères contre les tasses.
Il va vers la porte-fenêtre.
Dehors, il neige à gros flocons qui se mirent dans la lueur du phare d’Antifer.
Six heures sonnent à l’horloge.
Soudain, il se retourne brusquement.
Un détail lui avait échappé. Ces dames sont venues sans bijoux.
Elles se méfient donc !! Quelle réussite !
Mais, elles ne peuvent imaginer ce qui va suivre.
LEBLANC se retourne brusquement comme mu par un fil invisible et se dirige
vers son bureau. Ses cheveux se plaquent sur son crâne comme retenus par un gel.
Il s’assied, prend sa plume et Arsène revient.........