Premier contact téléphonique depuis Londres. Sa voix a changé mais tu es tellement heureuse de le retrouver que tu n’y prêtes pas attention.
Il fait beau. Vous vous donnez rendez vous chez lui. Quand tu le vois, tu redeviens calme, toutes tes peurs disparaissent, il redonne à tes yeux cette lumière, tu retrouves tes ailes de papillon.
Vous décidez d’aller vous promener au zoo. Le soleil, la végétation, les odeurs, les enfants qui courent autour de vous, sa main dans la tienne, sa peau, son regard...tout est magique.
A m’asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...tout s’éclaire.
Ta dernière défense s’envole. Ca y est, tout est clair. C’est lui que tu aimes. Un point c’est tout. De tout ton cœur. De tout ton être. Plus qu’une évidence. Tu sais, d’un seul coup, que c’est lui, l’homme de ta vie, ton amoureux, ton amour. Autant de titres qui te faisaient rire, auxquels tu ne croyais pas.
Pourquoi aujourd’hui, maintenant, devant des ours qui pataugent dans une eau marron ? Mystère. Pourtant tout s’éclaire. Tout est clair. Il est là, assis à côté de toi, tu te sens bien, sereine, heureuse, simplement heureuse.
A m’asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...tout s’arrête.
Tu n’as plus peur. Tu es prête à affronter des tempêtes, prête à t’enfuir avec lui, prête à l’aimer, prête à tout lui donner.
Pourtant, lui, il a abandonné la partie. Cette attente l’a usé. L’amour blessé, la colère, la souffrance ont entaché la magie de cet amour qu’il souhaitait pur, tout à lui, fabuleux. Il est assis à côté de toi mais il n’est plus là et toi tu ne le sais pas encore...Tu es tellement heureuse à ce moment-là !
Il est déjà parti, il n’y croit plus et il ne veut plus y croire. Ce goût d’amertume est trop fort. Il a mis à terre l’amour et l’a piétiné. Assis sur ce banc, il voit son amour par terre et il n’en veut plus. On l’a sali.
A m’asseoir sur un banc cinq minutes avec toi...tout s’éclaire. Tout est clair. Ton choix est fait.
Sur le chemin du retour, tu es différente. Un jour nouveau se lève. Une renaissance. Tout le reste n’a plus d’importance. Tu es comme possédée, habitée par cette voie qui s’ouvre, tout s’éclaire. Tout est clair. Ton choix est fait.
Le cauchemar a commencé.