Tu as mal à en mourir. Toujours ce poids que tu traînes. Tu manques d’air. Quelqu’un t’a mise dans un caisson hermétique. L’air s’amenuise. Tu essaies d’ouvrir ta bouche, tes poumons mais l’air a disparu. Tu ressembles à ces poissons que l’on sort de l’eau et qui cherchent l’air désespérément.
Tu penses à lui tout le temps, le matin en te levant, le soir en te couchant. Une chanson, un parfum...tout te ramène à lui, tout le temps.
Alors tu frappes sur cette vitre épaisse jusqu’à te briser les poignets. Tu veux sortir. Tu sais qu’il est de l’autre côté de cette vitre. Pourquoi ne vient-il pas te sauver ? Des ombres, voilà ce que tu aperçois, des ombres. Tu es épuisée de cogner sur cette vitre, tu t’écroules, lasse, hébétée...en apnée.
Tu ne souris plus, tu es prostrée dans ta peine qui forme une bulle autour de toi. Tu es engluée dedans. Elle te dessine des cernes, ta peau devient transparente, laissant apparaître tes veines bleutées.
Face à l’inquiétude de tes proches, tu fais semblant, semblant de rire, semblant de manger, semblant de parler. Le quotidien t’oblige à continuer...Heureusement ? Tu ne sais plus. Quelque chose te ronge et te ferme.