Parce qu’il est des choses qu’on ne sait pas dire, pas tout de suite.
Parce qu’il est certaines peines qui ne s’écrivent pas.
Parce qu’il est des silences qu’on ne veut pas entendre.
Parce qu’il est des réponses qui ne viendront plus jamais…
Je porte mes mots sur le papier comme on jette son dernier espoir au vent hurlant, un chant d’enfant fatigué par la tourmente du monde, un murmure dans la colère assourdissante des millions d’autres injustices qui attendent, là, que quelqu’un veuille bien se battre pour les écrire.
Parce que tu l’aurais voulu, je continue à écrire.
Je continue à écrire dans le vide, et j’ai la sensation que mes mots, quels qu’ils soient, se figent dans l’espace délirant que ton absence laisse, puis tombent sur le sol de la réalité, volent en éclat, mille bris de verre dans le soleil des souvenirs, jetant des prismes de tristesse à la face de ceux qui restent.
Il neige sur Bruxelles cet après midi, des vrais flocons, pas ceux de nos pleurs. Il neige sur Bruxelles et je me plais à penser que là, quelque part, s’envolent des poussières de toi.
Parce qu’on n’a jamais fini de pleurer.
Parce qu’il faut bien se relever.
Parce qu’écrire c’est ne pas mourir,
Parce que la mort on ne saura jamais l’écrire.
Comment terminer un adieu que tu ne liras jamais ? Tu as laissé trop d’orphelins derrière toi, tu sais.
Mais, parce que ce qui est donné n’est jamais perdu, parce que la neige ouvre toujours la porte au soleil, et surtout, surtout parce que tu aurais adoré ça…
Plus tard, beaucoup plus tard, je veux rêver qu’on se retrouvera.
Dans un monde ou dans l’autre, écrire pour ne pas oublier…
« Ecrire pour ne pas mourir. »
… Chiche !