Si mon savoir est inférieur à la moyenne, ce fut pour moi un handicap et ne m’a jamais fait de moi une handicapée, cela m’a donné néanmoins des ailes par l’usage de mes mains.
C’est sans mon caractère de battante. Je vis toute ma vie aux yeux de mon entourage avec cette impression d’être une incapable, je n’avais pas de
diplôme.Pourtant je suis une petite, intellectuellement. Mais certainement plus
capable que certaines diplômées ! Cela n’a jamais inquiété mes
supérieures, comme par exemple mes patrons qui me rassuraient par leur
très grande confiance, me laissant seule la nuit dans un service de vingt
mamans, de vingt bébés.
Souvent j’avais des responsabilités très importante dans mon travail.
C’était par exemple de stériliser les boites en vue de nouvelles
opérations, instruments, chants, compresses, outils. C’était une charge
supplémentaire qui demandait une très grande conscience professionnelle.
Alors ma petitesse, je la surmontais sans mal et fit taire mes collègues très jalouses.
Quand mes patrons me disaient : "C’est vous ce soir ?" "Oui" "Alors, on peut se reposer tranquille"
Ça me faisait grandir
Ainsi tous les soirs où je prenais mes gardes, je les prenais avec fierté.
Sous ma blouse blanche, il y avait un grand "Moi",avec toute ma petitesse
qui me fait grandir chaque jour.
Je suis enfin heureuse de toutes ces épreuves douloureuses, croyez moi !
Je ne suis bien dans ma peau que quand j’ai des responsabilités.
C’est ainsi ma joie de vivre.
Les diplômes ne sont pas un critère de supériorité, ni d’intelligence.
Marie Chantal 06-10-06 une siphonnée
Marie Chantal 06-10-06 une siphonnée