Un trait de crayon en suit un autre. Tandis que le dessin prend plus de netteté. une gomme blanche vient effacer un trait mal placé, et la mine vient aussitôt le retracer au bon endroit.
L’esquisse noircie évolue, peu à peu, le château prend forme. Mais le doute subsiste... la gomme efface rapidement les tourelles et le crayon les remplace par un toit d’ardoise. Les douves sont d’un grand geste remplacées par des champs de blé doré et les murailles effacées... à jamais...
Les proportions ont entre temps diminué et lorsque le crayon s’écarte pour la dernière fois, une petite maison a remplacé l’imposante batisse.
La petite fille se relève et, le dessin à la main, sort de la pièce et parcourt les couloirs en courant... Soudain un brusque coup de vent arrache la feuille et l’emporte...
Du haut de sa tourelle, la fillette regarde son dessin voler à l’air libre, une larme coulant silencieusement sur sa joue.