Alors on invente un univers bâti sur les souvenirs pour tenter de les revivre, mais cela ne marche pas.
Alors on appelle la voix adorée, pour se rassurer et se dire que je t’aime est finalement si proche, mais cela ne marche pas.
Alors on parcourt les endroits ou il y a peu, nous étions deux, les mains inséparables, mais cela ne marche pas.
Alors on espère à nouveau se caresser d’un regard partagé, mais au travers des écrans, cela ne marche pas.
Trouver ce rêve, celui où nos corps s’aiment toujours.
Trouver l’espace des vérités, où l’amour est une valeur respectée.
Trouver le bleu car nous le sommes...
Je m’épuise au fond du labyrinthe de l’absence, mais il me reste l’évasion d’une poésie en myriades pour faire de nous une idée d’espoir.
"Sur les quais du départ, sur le sol jonché de poissons volants, elle soufflera le vent d’un nouvel océan. Pour effacer leurs blessures, traces de nos imperfections ambiguës, les pêcheurs aux filets aiguisés deviendront des voleurs de liberté.
Elle écartera les mains des armes pour les serrer sur les cœurs des femmes en larmes, chuchotant la douceur du rire de leurs enfants revenus. Dans les yeux enfin réunis, toutes les couleurs seront belles et les arbres repousseront l’ennui de leurs nouveaux mouvements féminins, les feuilles deviendront le regard des hommes. Dans la communion des espèces,naîtra l’idée de l’amour infini..."
Alors j’invente l’impossible...Nous.