Dans un ciel bleu changeant, déposé là-haut pour la paix de mon âme, j’ai vu apparaître un oiseau transparent, reflétant les couleurs du monde.
Dans ce paysage immobile et silencieux où les traces se noient entre elles mon oiseau effleure la frondaison des arbres en y déposant des paillettes de lumière effaçant l’indolente lenteur d’un banal quotidien, écrasant la monotonie de sentiments connus d’avance.
Je cours après lui à m’essouffler, tentant de récupérer un peu de sa force, tentant d’accrocher un peu de son trop plein de vie
Des années durant, je cours, grimpe, gravis, nage, rampe à sa poursuite...
Ayant récupéré quelques morceaux de cette arc-en-ciel tombé du ciel, je les ai déposé dans mon cœur au chaud ; mais tant de place encore, tant d’échos !
Je veux me saouler de cette image de vie que je poursuis ! Agripper ne fut-ce qu’une seule de ses plumes multicolores !
Combien de fois ai-je cru le tenir dans mes mains ce phénix, mais trop brûlant, je le lâchais, de peur de me marquer l’âme à jamais....
Maintenant je sais que certaines marques sont aussi nécessaires qu’une bouffée d’air après une longue plongée...
Brûle-moi ! laisse-moi les cicatrices qui rappelle à l’homme que ses sentiments sont comme les pièces d’un puzzle.
Laisse-moi croire qu’il existe quelque part en ce monde mon reflet, cette pièce manquante à ma moitié de vie
Soleil ailé que trop de nuages ont déjà voilé d’une ombre de tristesse viens te poser sur mon horizon
illumine de mille reflets les eaux troubles où je macère parfois dans l’attente d’une vague salvatrice.
Inonde le parc de mes pensées où je me suis trop souvent égaré en quête de mon arbre du bonheur.
Cet arbre où je voudrais te voir construire ton nid pour ne plus le quitter.... Être mien......... Ne fut-ce qu’une plume....
Tu es libre comme le vent qui te porte et que tu déchaînes parfois.
Si je ferme les yeux, si je te tourne le dos, si j’occulte mon âme et tire un rideau sur le spectacle de ma vie.
Viendras-tu me bercer, me prendre dans les airs et partir à la découverte du monde, y semer les couleurs qui donnent un sens à chaque chose ?!
...
Je cours encore, et même le jour où mes paupières descendront un voile éternel sur la comédie de ma vie, je continuerai à te voir.
Incommensurable mythe de mon esprit, ami de toujours.... Mon bonheur aura été de ne jamais t’avoir vraiment attrapé, car on ne mérite que ce que l’on crée.
Mes pas à ta poursuite m’ont mené sur tant de rivages, tant de mondes inconnus, j’y ai vu tant de sourires et de joies, tant d’éternels coureurs,
qu’il est nul besoin de te tenir serré pour profiter de tes bienfaits.