Un week end entier et un bateau...la fin est proche.
Finir sur un début d’histoire d’amour, finir sur un week end en amoureux, finir sur le meilleur, finir en sachant que c’est la fin, tu as activé le mode enregistreur avec une seule idée en tête, ne rien perdre, tout capturer, de lui, du bateau, du paysage, de l’Espagne, de ce coin de paradis, de ces détails insignifiants, de ce tout...
De la mer et ses scintillements
De votre halte à mi-chemin dans un port rempli de touristes
De la promenade main dans la main, en short, en tongs, fondus dans la masse
De la nourriture achetée dans une baraque à frites
De ces gestes d’amour étalés aux yeux de tous
Du repas sur le bateau, du rosé frais, de la chaleur
De lui qui t’arrose avec le jet de la douche
De nos deux sacs à dos serrés l’un contre l’autre
De vos plongeons au large dans une eau glaciale
De votre arrivée en Espagne la nuit
Des lumières de la côte
De la peur de ne pas pouvoir tout enregistrer tellement c’est beau
De l’eau salée qui fouette ton visage
Du froid qui commence à t’envahir
De son empressement à chercher un cavet
De ce cavet immense dans lequel vous vous êtes glissés
De votre arrivée à l’hôtel comme deux loups de mer
Du bain qui réchauffe
De sa trousse de toilette que tu vois pour la première et la dernière fois
De son parfum, de sa brosse à dent
Du restaurant, du serveur, des tapas
De la discothèque années 70
De votre danse sur " my way" par Aznavour et Sinatra
De votre marche jusqu’à l’hôtel dans cette nuit espagnole
De la fatigue qui fait briller vos yeux
De l’amour, encore et encore
De chaque minute à le regarder dormir, à l’écouter respirer, à le sentir
Du lever du soleil qui illumine la chambre et son visage
De votre seul matin
De ses yeux bleus qui s’ouvrent sur toi
Du bonheur enfantin de se réveiller côte à côte
De l’odeur de sa peau, de ses bras qui t’enlacent
De vos deux peignoirs blancs autour du petit déjeuner
De tes tartines à la confiture de fraise qu’il t’a beurrées amoureusement
De ses baisers au jus d’orange pressé
De ton soin à caser dans ton sac à dos tous les échantillons de l’hôtel comme des trésors Inca
De ton déchirement à quitter cette chambre qui a abrité votre amour interdit
De ton regard plein d’eau sur cette chambre au moment d’en franchir la porte
Du chemin du retour en voiture, des arbres qui défilent
De vos deux mains serrées jusqu’à ne plus les sentir
De votre courageux baiser de fin
De l’adieu caché sous l’au revoir qui appelle un lendemain