Le jour t’a ôté son odeur, ton trésor. Cette odeur que tu sentais pour la première fois. L’odeur du bonheur. Tu aurais voulu la garder sur toi, qu’elle s’y imprègne. Mais l’odeur s’est évaporée.
Alors tu as respiré tout et n’importe quoi à la recherche de cette odeur, à t’en faire péter les poumons...en vain. L’air de rien tu as même frôlé les peaux de ta nouvelle famille espérant la sentir.
Finalement tu t’es contentée d’odeurs proches de la sienne. Tu voulais te griser, tu voulais tituber, tu voulais la retrouver chez d’autres, encore un peu, mais il est difficile de respirer un parfum qui n’est pas celui qui nous enivre.
Il est difficile de faire comme si...comme si c’était lui. Tu peux toucher un autre corps, tu peux frôler une autre peau mais tu ne peux pas sentir ce parfum, mélange de sel, de sucre et d’une mystérieuse et unique flagrance dont seul le contact de vos deux peaux avait fait naître.
Tu ne peux que t’arrêter à la composition et aux créateurs. Impossible pour toi d’aller au-delà de la référence, au-delà de la marque. Au final, tu ne gardes qu’une odeur écœurante d’essences plus ou moins attirantes que ta peau a rejetée.