Durandal et Excalibur
Ce texte n’est qu’une fiction. Dans la réalité, il est impossible de réunir ces deux épées puisque l’une fut celle d’Arthur et l’autre de Roland. L’un et l’autre ne vivaient ni dans le même pays ni à la même époque . Les faire se rencontrer est un délire que votre humble auteur a pourtant organisé, au château moyenâgeux du Mont Orgueil, sur île Jersey. Eh oui ! Quoi de mieux qu’un château sur la mer entre deux pays ennemis pendant des... siècles.
Ces deux épées d’un certain âge pour ne pas dire le contraire, vu qu’elles sont très susceptibles, se sont donné rendez vous. Pour qui ? Pourquoi ? Je n’en sais rien. Je ne suis ici que pour écouter et raconter fidèlement leurs discutions.
Moi- Bonjour mes Dames, heureuse de vous rencontrer toutes les deux.
Durandal – Je ne suis pas ma dame mais demoiselle
Moi ( entre les dents) cela commence bien, si je commence à les froisser
Excalibure – Qu’est-ce que vous marmonnez ? Parlez plus haut, je n’entends plus grand chose.
Moi – c’est vrai que cela vous fait de l’âge maintenant...
Durandal – C’est normal qu’elle n’entende plus très bien, elle était coincée dans un roc, elle est quelque peu rouillée de la feuille
Excalibur – Toi, tu n’as rien à dire . Roland a tellement soufflé dans son cor qu’il ne t’en reste pas beaucoup non plus.
Moi – Demoiselles, du calme. J’aimerai savoir ce que je fais ici à parler avec des épées ?
Durandal – Nous aimerions l’une et l’autre laisser un peu de notre souvenir sur le monde.
Excalibur– C’est vrai, on raconte les exploits de nos maîtres mais si on avait pas été là , ils n’auraient pas fait grand chose.
Moi( abasourdie) Mais... Vous êtes copines toutes les deux ?
Durandal – Bien sûr, jeune dame. Les guerres sont le fait des hommes non des armes
Excalibur - Nous sommes à leur service, on fait ce qu’on peut mais on n’a pas de haine
Durandal – Vous ne savez pas à quel point cela nous déchirait de devoir étriper quelqu’un.
Excalibur – Il faut le dire jeune dame que nous, on ne voulait pas dépecer les innocents, faire des veuves et des orphelins.
Moi – Mais vous êtes des armes. Vous auriez servi à quoi sinon ?
Durandal – A découper des pommes ou de la viande
Moi( ironique) Des pommes ? Mais vous vous êtes vues toutes les deux avec une longue lame. Couper une pomme ? Laissez moi rire. Hihihi
Excalibur – Elle n’a pas tout à fait tort. Je pense que l’on est un peu trop longues et lourdes pour une pomme.
Moi( de plus en plus hilare) Lourde hihihi, il faut vous soulever à deux mains et encore pour vous Excalibur,un royaume de seigneurs n’a pas réussi à vous sortir de votre rocher et vous ne voulez découper que des pommes hihihi, hihihi, hi...
Durandal – Suffit de vous moquer jeune dame ou sinon je me fâche
Moi – Je voudrais bien vous y voir qu’on s’amuse un peu. Il n’y a personne ici pour vous prendre en main et me découper.
Excalibur – Ma pauvre Durandale , nous sommes bien vieilles maintenant ; notre lame est émoussée et personne ne veut plus nous toucher, trop fragiles, qu’ils disent. J’aimerai tant me cacher de tous et finir dans un fourreau tout chaud.
Durandal – Tu es folle toi. Qui de tous ces gens parleront si bien de Roland et d’Arthur que nous ?
Excalibur – Tu as raison. Qu’est- ce qu’il était beau mon
Arthur. Je n’ai jamais eu depuis de maître aussi beau et valeureux que lui.
Durandal – Ton maître était peut-être beau mais pas aussi beau que Roland. Toutes les demoiselles tombaient amoureuses de lui dès qu’elles le voyaient mais c’est moi qu’il caressait de ses jolies mains. Dieu que je l’aimais , malheureusement il est mort à Roncevaux. Son oncle n’est pas venu à son secours. Il a pourtant sonné, sonné de son cor, en vain.Depuis j’ai eu aussi d’autres maîtres mais jamais je n’ai redonné mon cœur comme à Roland.
Moi( incrédule) - Vous avez appartenu à d’autres chevaliers ? Moi qui croyais que vous n’aviez chacune qu’un seul maître ?
Durandal – Fadaises que tout cela, vous lisez trop de romans à l’eau de rose. Comment croyez vous que nous sommes amies,
Excalibur – On s’est rencontré sur un champ de bataille. Mon seigneur en mourant m’a laissé tomber et le seigneur de
Durandal m’a relevé et m’a prise sous son aile. On a discuté pendant quelques années et on s’est perdu de vue lorsqu’il est mort lui aussi sur un champ de bataille , laissant Durandal dans d’autre mains... malheureusement.
Durandal – Oui, c’est vrai et je suis apparu dans vos rêves douce dame pour que je puisse retrouver Excalibur. Nous vous en remercions toutes les deux n’est ce pas Excalibur.
Excalibur - Oui maintenant on peut mourir tranquille . On a tout raconté et on s’est retrouvées. Vous pouvez partir maintenant gente dame. N’oubliez pas d’éteindre les lumières avant de sortir. Nous aimons la nuit.
Aimelasorc
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Une brève rencontre... Clorinde et Tancrède.
Le marbre est endeuillé. La belle Sarrazine
Dont la lame tranchée est prise de vertige
Se sent plus démunie que ne l’est une épine
Quand la pointe meurtrie ne défend plus la tige.
Elle vient de trouver une arme si brillante
Qu’elle s’y est offerte. On ne saurait combattre
Le feu qui vous étreint et vous fait l’âme battre.
Dieu ! Qu’elle est douloureuse cette pointe brulante
Qui tente de savoir où elle fut forgée.
-Mon pommeau est d’Antioche et c’est en Galilée
Que d’un fil arachnide et blanc je fus trempée.
Mais toi, me diras-tu, qui es tu, belle Epée ?
Je reconnais en toi les suaves arabesques
Les ciselures d’or de l’orfèvre mauresque.
-Achève-moi, je meurs....Achève ton travail...
-Mais où est ton fourreau ? Que pour tes funérailles....
-Brise en étoiles vides ce qui reste de moi.
Je souffre de partir si lentement, tu vois,
Aide-moi... à quitter... cette terre de haine...
-A entendre ta voix, c’est tout mon cœur qui saigne !
-Je ne...pouvais pas... non... éviter tout celà.
Et...tu... t’es si bien battu.
-Dis-moi, dis, qui es tu ?
Dis !!!!
-Je fus...
Ton Amie.
Viviane