Ah bon ? Sans doute, oui. C’est se battre pour exprimer ce qu’on veut taire, c’est se battre pour forcer nos doigts à tracer lettre après lettre ces mots qui nous tuent, qu’on a pas l’envie, pas le courage, pas la force, de dire à voix haute. C’est si terrifiant, écrire.
C’est facile de parler, de chanter. C’est facile de laisser nos voix retentir un court instant, puis s’envoler avec le vent et finalement, on se demande si on l’a vraiment dit, si ce n’était pas qu’un rêve, un rêve, respire, ce n’était qu’un rêve. C’est si facile de parler, parler tout seul, parler à deux, c’est si... éphémère...
Mais écrire ! Graver quelque part les traces de notre passage, de nos espoirs, de nos peines, de nos haines, de nos cris, de nos envies, de tous ces battements de cœurs à la folie ! Ecrire, c’est avouer, c’est admettre, c’est affronter. C’est si définitif... On n’efface pas les écrits comme on efface une parole, d’un simple coup de tête, d’un simple coup de vent. Ecrire.
C’est étrange, alors, qu’on écrive tant. Est ce parce qu’on a peur de la vérité, qu’on a besoin de l’écrire ? Besoin de donner une réalité un peu plus tangible à nos rêves, nos cauchemars, les illusions qui bercent nos jours enfiévrés et nos nuits éveillées ? Besoin de dire « Tu vois, ce n’était pas qu’un rêve, je l’ai vécu ! Ecoute moi ! ».
Ecrire, c’est « se battre avec l’encre pour se faire entendre... »