Un matin de printemps
Au beau milieu d’un champ
A fleuri une rose
Broussailles et genêts
Et chardons étonnés
Examinaient la chose
Un coquelicot malin
Se frayant un chemin
Parmi les pâquerettes
Faisant fi de sa peur
Vint lui offrir son cœur
Et lui conter fleurette
Fière de son éclat
La rose le toisa
« Mais qui es-tu ? » dit-elle
« Pour me parler ainsi
Toi qui es si petit
Et moi qui suis si belle ? »
« Juste une fleur des près »
Lui répondit vexé
L’amoureux éconduit
« On célèbre mon nom
On écrit des chansons
Où l’on me dit gentil »
Quand passa tout près d’eux
Un couple d’amoureux
Voyant la demoiselle
La belle prit son couteau
La trancha tout de go
Et la mit sous son aile
« Je crois que j’ai eu chaud »
Dit le coquelicot
Voyant pleurer la rose
« Vivre les pieds dans l’eau
Et pourrir dans un pot
N’est pas si belle chose »