C’est un trou dans la chair d’où coule la nature
Désarmée et rampante et de faim écorchée.
La main posée effleure à peine la blessure
Lui : c’était un soldat, innocence fauchée.
La cohorte s’affaire et de ses mandibules
Croche de fins lambeaux qui s’en iront nourrir
Sous le terreau muet les œufs de libellules
De fourmis et de vers. Utile de mourir..
Leurs pieds sont en alerte. Elles rient. La vie leur
Offre, généreuse, un magnifique malheur
Au milieu du fossé là où la vie repousse .
Son odeur ne fait pas reculer leur famine
Et le sang qui s’évade en sève serpentine
Trace de beaux dessins étonnés sur la mousse...