Le rendez-vous
La froideur se glisse, placide je frissonne
La pleine lune sage nous éclaire polissonne
Vingt heure, le rendez vous soudain sonne
On ouvre la porte, un sourire gai nous reçoit
La chaleur de sa tendre fraîcheur nous assoie
Dans le salon, Gaia le chien intrigué jappe
De ses bonds furibonds, délicat il nous happe
De sa queue joyeuse, amical il nous frappe
Il nous donne l’amitié réservée à ses maîtres
Qui de consort satisfaits nous entremettent
Nous voyageons dans les douces toiles murales
Vers l’horizon recherché de contrées tropicales
Elles font partie intégrante de leurs annales
Nous traversons l’Italie de la si belle Calabre
Rejoignons la Sicile mystérieuse sans palabre
Le maître du lieu, sculpteur ponce tous ses mots
De l’hommage rendu au lustre d’un plancher beau
J’y mire ma pensée avenante, y donne du rameau
Pour étendre ma douce volupté à son message
Et Vivre l’instant dans la chaleur de ce bois sage
Le champagne pétillant ébouriffe mon frêle esprit
Le gâteau aux olives à notre délice ébahi est reprit
De même ces friands que mon toucher vif englouti
On se gourmande de mille et mille petits butins
Ces saveurs aiguisent gaillardement notre faim
La table majestueuse est parée tout à notre profit
Le couvert bien rangé, armée alignées aux plis
De luisantes charcuteries paressent sur leurs lits
On entame discret le met, d’un silence religieux
La maîtresse des lieux, rythme le rituel au mieux
La prière aux plaisirs récitée, le dialogue échangé
Au fils, la revue des répugnantes bêtes ignorées
Sur les routes ces migrants crapauds écrasés
Au labo un éventail de ces mygales dépecées
Au sérail couronné ces coursiers chevaux visités
Quand notre odorat en bataille scrute le dessert
Cet ami nous parle patriotique de ses repaires
Tunisie son pays d’une jeunesse dont il est très fier
Sa passion enchante instantanée notre écoute
Aucun de ces mots merveilleux ne nous coûte
L’heure oubliée, deux heures tintent au carillon
On se lève sagement, pour ne pas être trublion
Du précieux rendez vous avec la lune de la liaison
Eclipse attendue au fond de nos yeux avec ferveur
Qui soutire à chacun la fatigue des tardives heures.
Il se fut rendez-vous on s’y cru toujours avoir été
Comme tous ces meubles écoutant nos secrets
Nous étions comme chez nous, pour chanter l’amitié
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